Dans une interview à L’Équipe, Jean-Louis Gasset a révélé pourquoi il avait décidé de démissionner de son poste de sélectionneur de la Côte d’Ivoire après la phase de poules de la CAN. Sans lui, les Éléphants se sont hissés en finale.
Il ne regrette pas sa décision. Dans une interview à L’Equipe, Jean-Louis Gasset (70 ans) explique pourquoi il a démissionné de son poste de sélectionneur de la Côte d’Ivoire après la phase des poule de la Coupe d’Afrique des Nations, achevée par une humiliante défaite contre la Guinée équatoriale (4-0).
Il n’a pas attendu le sort des Eléphants qui se sont finalement qualifiés pour les huitièmes de finale en terminant parmi les meilleures troisièmes. Sans lui mais avec Emerse Faé, ils se sont même hissés en finale face au Nigéria, dimanche 11 février (21h). L’ancien fidèle adjoint de Laurent Blanc estime que le climat était trop hostile pour qu’il reste.
« On était au bord d’une catastrophe »
« On était dans un vestiaire dévasté avec des affrontements à l’extérieur », explique-t-il. « Je voyais les petits sur leurs portables pour prendre des nouvelles de leur famille. Ils avaient peur. Il ne faut plus jamais revivre ça! On était au bord d’une catastrophe, franchement. J’entraîne depuis 35 ans et c’est la première démission, mais vu ce qu’il se passait…
Qu’on me dise, tu es nul, tu es vieux, tu n’as jamais entraîné en Afrique, d’accord, mais là, ça prenait une tournure dramatique. Des gens allaient à notre hôtel, à la fédération, il y avait des pneus sur la route plus des policiers partout. »
Il alors annoncé son départ aux joueurs dans un climat très émouvant, avec des larmes, comme l’a confié Seko Fofana, mercredi après la victoire de la Côte d’Ivoire en demi-finale face au RD Congo (1-0). Pour Gasset, partir était « la seule chose à faire ». Il loue aussi le « sans-faute » d’Emerse Faé, son ancien adjoint qui lui a succédé.
Libéré de ses fonctions, le technicien reste intimement lié au parcours de son ancienne équipe qu’il suit sans en perdre « une miette ».
« Dès que l’arbitre siffle la fin, le président (de la fédération, Idriss Diallo, NDLR) a un texto », sourit-il. « J’envoie au staff, aux joueurs, au capitaine! Je suis fier des Éléphants, heureux. Mon départ a ramené de l’apaisement. On se dit, c’était lui le coupable et ça protège les autres. Il fallait voir la mort de près peut-être pour rebondir. »
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