Bien que déjà qualifiées pour les Jeux olympiques de Paris 2024, les Bleues participaient à un Tournoi de qualification olympique sans enjeu pour elles, ce week-end, en Chine. Elles y ont remporté leurs trois matchs.
Un Tournoi de qualification olympique (TQO) organisé en pleine saison à l’autre bout du globe pour une sélection déjà assurée de disputer les Jeux de Paris 2024 en tant que pays hôte… Le week-end chinois avait tout d’un piège pour l’équipe de France féminine de basket. Il n’en a rien été. Les joueuses de Jean-Aimé Toupane ont remporté largement leurs trois rencontres face à Porto Rico (88-40) jeudi, la Chine (82-50) samedi, et, dimanche 11 février, la Nouvelle-Zélande (94-39). Elles se sont rassurées à moins de six mois de l’échéance capitale.
Une confiance retrouvée
Trois matchs, trois victoires, un écart moyen de 45 unités en leur faveur : les Françaises ont fait le plein de confiance en Asie. Hormis la Chine, vice-championne du monde 2022, les adversaires affrontées n’avaient, certes, rien d’insurmontable mais les Bleues ont maîtrisé chacune des 120 minutes disputées. D’autant plus qu’à la Coupe du monde 2022, et à l’Eurobasket 2023 – les deux premières compétitions internationales du sélectionneur Jean-Aimé Toupane -, elles n’avaient pas montré la même aisance face à des équipes également supposées plus faibles.
À Xi’an, les coéquipières de la capitaine Sarah Michel-Boury ont déployé un jeu offensif séduisant alors que leurs prestations de ce côté du terrain avaient été poussives lors de leur médaille de bronze obtenu au dernier Euro, en Slovénie en juin dernier.
En trois rencontres, elles ont inscrit 88 points en moyenne (contre 71,3 à l’Euro en six matchs) et ont, surtout, trouvé une belle adresse à trois-points : 39 % (terni notamment par le 5/21 contre la Nouvelle-Zélande) contre 32% à l’Euro. « Aujourd’hui, ce qu’ont fait les filles était vraiment génial avec une bonne défense et un partage du ballon en attaque », s’est réjoui le sélectionneur après le succès face à la Chine (82-50).
« Je pense qu’on est capables de battre tout le monde si on a cette mentalité et cette défense, qui rend l’attaque plus fluide », a poursuivi Romane Bernies, dans L’Equipe. La défense, véritable identité de cette équipe, a été retrouvée également et, par son agressivité, elle a poussé ses adversaires à égarer de nombreux ballons (24,6 par rencontre). Les Tricolores ont terminé le TQO en encaissant 43 points par match contre 59,3 à l’Euro.
Un match référence
Bien qu’importantes et maîtrisées de bout en bout, les victoires acquises contre Porto Rico (88-40) et la Nouvelle-Zélande (94-39) n’auraient pas eu la même saveur sans le coup d’éclat contre la Chine (82-50), samedi. Face à la deuxième nation mondiale, la France (7e) a réussi sa meilleure prestation de l’ère Jean-Aimé Toupane, entamée en octobre 2021.
Étouffantes défensivement, et plaisantes offensivement, au point de faire grimper l’écart à +43 (80-37, 26e), ses joueuses ont gâché le nouvel an chinois du pays organisateur.
Elles n’ont fait qu’une bouchée d’une sélection quasiment identique (10 des 12 joueuses étaient présentes) à celle qui les avait éliminées en quarts de finale du Mondial, en septembre 2022 (85-71). Sept mois plus tôt, l’équipe de France avait déjà subi un lourd revers contre cette équipe au tournoi de qualification à la Coupe du monde (103-70).
« C’est bon pour la confiance.
On était déjà qualifiés mais battre une très bonne équipe de Chine était très important pour nous », a savouré Gabby Williams. « Je pense que ç’a été notre meilleur match depuis longtemps », a admis Iliana Rupert, dans les colonnes de L’Equipe, avant qu’Alexia Chery ne relativise un peu : « On sait que ce ne sera pas la même chose aux Jeux Olympiques. Il ne faut pas qu’on s’emballe non plus. Mais si on reste sur ces bases-là, c’est très intéressant dans les valeurs. » Un match référence ? « J’ai horreur de cette notion », a rectifié le sélectionneur.
Le retour providentiel de Johannès
Le TQO était surtout l’occasion de revoir Marine Johannès sous le maillot bleu, qu’elle n’avait plus enfilé depuis un an (le 12 février contre la Finlande, 82-46). L’été dernier, son absence à l’Euro avait créé la polémique et parasité le parcours de l’équipe de France tout au long du tournoi. La raison ? Elle souhaitait se rendre à New York pour signer son contrat WNBA et ainsi manquer une partie de la préparation, ce que le staff avait refusé, décidant de ne pas la sélectionner.
C’était la deuxième compétition internationale consécutive sans l’arrière, puisqu’elle s’était blessée juste avant le Mondial 2022.
« Je suis passé à autre chose, on a beaucoup parlé depuis l’été dernier avec Jean-Pierre Siutat [le président de la Fédération française de basket-ball], Jean-Aimé et Céline [Dumerc]. On a, tous ensemble, tourné la page« , déclarait-elle avant le TQO. Elle l’a prouvé sur le terrain en enflammant, comme à son habitude, les réseaux sociaux par son talent offensif (14 points et 4 passes décisives de moyenne) et son adresse longue distance (12/23 à trois-points, soit 52 %). Sortie du banc pour relayer le cinq de départ, elle a marqué des tirs difficiles, à l’image de celui inscrit sur un pied, en contre-attaque, contre la Chine.
Champagne basketball by Marine Johannes as TCL Player of the Game for France over Puerto Rico 🥂🇫🇷#InspireGreatness | #FIBAOQT pic.twitter.com/c5QraY1veJ
— FIBA (@FIBA) February 8, 2024
Gabby Williams retrouvait aussi le groupe bleu après son absence à l’Euro consécutive à une commotion cérébrale.
Son agressivité, aussi bien en attaque (meilleure marqueuse tricolore avec 16,3 points) qu’en défense, a fait un bien fou à l’équipe de France à laquelle il manque encore une autre joueuse de l’Asvel, Sandrine Gruda, tout juste revenue d’une longue blessure.
franceinfo