Le parti travailliste britannique a infligé, ce vendredi, une double défaite aux conservateurs au pouvoir lors de législatives partielles. Un nouveau coup dur pour le Premier ministre, Rishi Sunak, en pleine année électorale.
Double revers pour les conservateurs au pouvoir. Le parti travailliste britannique de Keir Starmer a remporté, ce vendredi, deux victoires lors de législatives partielles. Un nouveau coup dur pour le Premier ministre, Rishi Sunak, en pleine année électorale.
Grand favori des sondages pour devenir Premier ministre après les législatives attendues cette année dans tout le pays, Keir Starmer a salué un « résultat formidable », qui « montre que les gens veulent le changement et sont prêts à accorder leur confiance dans un Labour qui a changé pour le mener à bien ».
Dixième défaite
Ce résultat porte à 10 le nombre de scrutins partiels perdus par la majorité depuis les dernières législatives en décembre 2019, soit le pire résultat pour un gouvernement britannique depuis les années 1960. Les électeurs étaient pourtant appelés aux urnes dans deux circonscriptions aux mains du parti conservateur de Rishi Sunak.
Dans celle de Wellingborough, dans le centre de l’Angleterre, le sortant Peter Bone a perdu son siège après avoir été suspendu du Parlement pour intimidation et inconduite sexuelle.
Dans la circonscription de Kingswood (Sud-Ouest), le député sortant Chris Skidmore a, lui, démissionné pour protester contre l’octroi massif par le gouvernement de licences d’explorations pétrolières et gazières en mer du Nord.
Dans la première, la candidate travailliste Gen Kitchen a remporté 45,8 % des suffrages. Dans la seconde, Damien Egan s’est imposé avec 44,9 % des voix.
Antisémitisme
Alors que Rishi Sunak a promis de relancer la croissance économique, le Royaume-Uni est entré en récession au second semestre 2023 , les taux d’intérêt élevés et l’inflation ayant mis sous pression les finances des ménages et des entreprises. Pour Keir Starmer, les conservateurs « ont échoué. La récession de Rishi le prouve ». Estimant : « C’est pourquoi nous avons vu tant d’électeurs conservateurs passer directement à ce parti travailliste qui a changé. »
Cette insistance à souligner le changement opéré par le parti depuis qu’il est arrivé à sa tête il y a près de quatre ans intervient alors que le Labour a vu resurgir le spectre de l’antisémitisme dans ses rangs, que Keir Starmer s’efforce d’éradiquer. Deux candidats ont ainsi porté des propos jugés antisémites ou anti-Israël.
L’un s’est vu retirer l’investiture du Labour en vue d’une législative partielle dans deux semaines, l’autre a été suspendu.
Le vice-président du parti conservateur, James Daly, a quant à lui souligné que malgré ce résultat « décevant » pour la majorité, Keir Starmer suscite peu d’enthousiasme. Il estime qu’il n’y a pas d’élément confirmant le basculement direct d’électeurs conservateurs vers le Labour.
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