L’Arménie a signé vendredi un contrat pour l’acquisition de fusils de précision avec la société française PGM ainsi qu’une lettre d’intention pour la formation d’officiers arméniens, au moment où Erevan cherche à réduire sa dépendance envers Moscou.
« L’Arménie a adopté l’idée de modernisation de l’armée, nous allons utiliser nos propres moyens et l’aide des états partenaires, il s’agit de pouvoir utiliser tous les outils de la paix pour défendre ses frontières », a déclaré le ministre arménien de la Défense Souren Papikian lors d’une conférence de presse aux côtés du ministre français des Armées, Sébastien Lecornu.
Le montant de cette acquisition n’a pas été précisé.
La France s’est également engagée à former cinq militaires arméniens au sein de l’Académie militaire de Saint-Cyr Coëtquidan et a proposé son soutien pour la formation de sous-officiers. Le ministre français a confirmé que la France allait déployer un conseiller militaire spécialiste de la défense sol-air pour aider l’Arménie à se protéger « d’éventuelles frappes de potentiels agresseurs » contre les civils.
L’Arménie « se tourne vers les partenaires qui sont vraiment pourvoyeurs de sécurité », a-t-il ajouté lors de la conférence de presse, en réponse à une question sur les liens distendus entre Erevan et Moscou, son allié historique.
L’Arménie a entamé un processus de réforme de ses forces armées de doctrine et aux normes soviétiques. La coopération avec la France, qui date d’après la guerre de 2020 perdue par l’Arménie contre l’Azerbaïdjan, est entrée dans sa « phase pratique » et s’avère « déjà de nature systémique et de grande envergure, selon M. Papikian.
Paris redoute une nouvelle escalade militaire avec l’Azerbaïdjan, rival historique d’Erevan dans cette région troublée du Caucase.
La France et l’Arménie ont déjà signé à l’automne une lettre d’intention en matière de défense aérienne, incluant l’acquisition de trois radars Ground Master (GM200) de Thalès, permettant de détecter un aéronef ennemi à 250 km de distance, et de jumelles de vision nocturne, fabriquées par Safran et livrées jeudi.
L’Azerbaïdjan a reconquis entièrement en septembre dernier, lors d’une offensive éclair, la région séparatiste du Haut-Karabakh, soutenue par l’Arménie, après trois décennies de conflit.
Mais des affrontements ont encore lieu régulièrement entre les armées arméniennes et azerbaïdjanaises, qui se sont accusées mutuellement mi-février d’avoir procédé à des tirs à leur frontière qui avaient tué quatre soldats arméniens, selon Erevan.
afp