C’est un héritage toxique que des scientifiques ont découvert au large des côtes californiennes : au moins 56 000 barils en décomposition de déchets potentiellement radioactifs. Ils ont été largués là entre les années 1940 et 1970, quand les fonds marins étaient utilisés comme décharge par les hôpitaux, les laboratoires et l’industrie. Et plus les scientifiques cherchent, plus ils trouvent.
De vieux barils ensevelis dans le sable à près de 1 000 mètres de profondeur apparaissent devant l’objectif d’une caméra sous-marine. Les scientifiques de l’université de Santa Barbara sont formels : il s’agit de déchets radioactifs, jetés là au siècle dernier. Alertés, des chercheurs de l’université de San Diego ont également pris la mer et ont découvert un véritable cimetière sous-marin d’explosifs militaires datant de la Seconde guerre mondiale.
Des experts de l’Agence américaine de protection de l’environnement commencent alors à fouiller dans les archives et trouvent des documents officiels : jusque dans les années 1970, un total de 13 zones au large des côtes californiennes avaient été approuvées par les autorités pour y larguer des explosifs militaires, des déchets radioactifs mais aussi 3 millions de tonnes de déchets pétroliers.
Et puis, il y a le DDT : ce puissant pesticide ultratoxique, aujourd’hui interdit, a été directement versé dans la mer il y a cinquante ans. Mais il empoisonne toujours la flore et la faune marine actuelles.
Quels secrets cachent les autres zones côtières américaines ? Quels risques pour l’environnement et la sécurité de la population américaine ? La découverte en Californie pourrait n’être que la partie émergée de l’iceberg.
rfi