Lors de la première journée du Salon de l’Agriculture, Emmanuel Macron a fait plusieurs annonces pour calmer la colère agricole. Parmi elles, la mise en place de prix planchers. Réclamée par une partie des agriculteurs, cette mesure pourrait aussi faire des perdants, du côté des exploitants comme des consommateurs.
Malgré une première journée très tendue au Salon de l’Agriculture, Emmanuel Macron a tenté de calmer la colère des agriculteurs à l’issue d’une rencontre avec des syndicats agricoles. Le chef de l’État a notamment annoncé une réunion dans trois semaines avec l’ensemble des filières agricoles, un plan de trésorerie d’urgence, ainsi de la mise en place de prix planchers fixés sur le coût de production de chaque filière. Une mesure réclamée par une partie des exploitants et qui a été très bien reçue du côté des syndicats agricoles.
Attention au « prix plafond »
Certains saluent ce qui se rapprocherait d’un revenu universel pour les agriculteurs. Sur le papier, la mesure serait bien sûr bénéfique pour le pouvoir d’achat des exploitants, mais ce prix plancher présenterait aussi quelques risques. « Ce prix plancher peut aussi devenir un prix plafond », explique Pascal De Lima, chef économiste CGI business consulting.
« Si on met un kilo de tomates à 10 euros en France pour payer les agriculteurs et qu’à l’arrivée à la grande distribution, c’est 3 euros, il faut que les prix montent en bout de chaîne dans la grande distribution, sinon il faut subventionner tout le monde. Ce n’est pas un prix de marché, donc il faut que toute la chaîne respecte le principe.
C’est loin d’être gagné parce qu’en France, on a une négociation tripartite qui est tendue », ajoute le spécialiste.
Le consommateur pourrait être perdant. Pour favoriser les agriculteurs, tout en préservant les marges de la grande distribution, les prix seront mécaniquement revus à la hausse. Si la mesure est adoptée, il faudra s’attendre à une note plus salée pour le panier de fruits et légumes produits en France.
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