Des chercheurs ont mis au point une nouvelle méthode pour convertir les boues d’épuration provenant du traitement des eaux usées en charbon actif. Ce dernier pourra ensuite être utilisé dans l’industrie.
Après avoir tiré la chasse d’eau, fait la vaisselle ou encore une lessive, les eaux usées transitent par le réseau d’égouts jusqu’à une station d’épuration. Il en résulte des déchets solides résiduels – les boues d’épuration – qui peuvent contenir des métaux lourds, des produits chimiques et des agents pathogènes. Compte tenu de leur forte teneur en polluants, les boues d’épuration produites à l’échelle mondiale posent des problèmes environnementaux.
Un processus simplifié et durable
On estime qu’1,2 million de tonnes de ces déchets ont été produites en 2021 en Espagne, selon les données du Ministère de la Transition écologique et du Défi démographique. C’est pourquoi des chercheurs de l’université de Cordoue ont mis au point un moyen durable et simplifié de convertir les boues d’épuration en charbon actif de grande valeur.
Leurs conclusions ont été publiées dans Journal of Environmental Management.
En utilisant des boues d’épuration brutes qui avaient été traitées par un bioprocédé dans lequel les eaux usées ont été purifiées par des micro-organismes, les chercheurs les ont d’abord séchées dans un four afin d’en éliminer la forte teneur en humidité. Le produit sec a ensuite été réduit en poudre dans un moulin et mélangé à un agent activant.
« Des solutions qui peuvent ensuite être mises en œuvre à l’échelle industrielle »
Ce n’est pas la première fois que des chercheurs s’intéressent ainsi au recyclage des boues d’épuration mais cette nouvelle étude a réussi à transformer les boues en diminuant la température nécessaire pour réaliser le processus. La procédure de récupération des déchets présentée a l’avantage de présenter des coûts énergétiques plus faibles, explique Almudena Benítez, une chercheuse du projet.
Le charbon actif est un matériau doté d’une grande porosité. Il possède la propriété de fixer et de retenir certaines molécules sur sa surface.
Il est notamment utilisé fréquemment dans la purification de l’eau et le traitement des gaz. « D’un point de vue pratique, il est important de proposer des solutions qui peuvent ensuite être mises en œuvre à l’échelle industrielle », a déclaré l’auteur correspondant de l’étude, María Ángeles Martín.
Le processus simplifié ayant été testé pour vérifier la qualité du charbon actif obtenu à partir de boues d’épuration, les chercheurs envisagent désormais de développer des applications pour ce matériau.
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