Tchad : des tirs entendus à Ndjamena après une attaque contre les services de renseignement

Le gouvernement tchadien a affirmé avoir repoussé, dans la nuit de mardi 27 à mercredi 28 février, une attaque contre les locaux de l’Agence nationale de la sécurité d’État à Ndjamena, faisant « plusieurs morts ». Les autorités accusent des « éléments » du Parti socialiste sans frontières (PSF), menés par l’opposant Yaya Dillo.

Si le gouvernement a affirmé que la situation avait d’abord été mise sous contrôle, des tirs sporadiques ont été entendus dans la capitale.

Après l’incident dans les bureaux des services de renseignement, les autorités ont investi à la mi-journée le siège du Parti socialiste sans frontières (PSF), procédant à plusieurs arrestations, « confiées pour enquête judiciaire », a annoncé le gouvernement tchadien à notre correspondant à Ndjamena, Carol Valade.

Selon le ministre de la Sécurité, il n’y aurait pas de victimes à cette opération dans le siège du mouvement, qui avait comme but de chercher l’opposant Yaya Dillo, accusé d’avoir organisé l’agression du président de la Cour suprême il y a une dizaine de jours. Les opérations de fouille continuent, affirme le ministre, « et les personnes recherchées se seraient barricadées derrière une porte blindée ».

Selon l’AFP, toutes les voies qui mènent à l’Agence nationale de sécurité de l’État (ANS) sont bloquées, le réseau téléphonique et internet sont également fortement perturbés, ont constaté à la mi-journée des journalistes de l’AFP. Selon l’AFP, le staccato d’armes automatiques a provoqué un mouvement de foule dans le centre-ville de la capitale, où les correspondants de RFI ont également fait état d’un mouvement de véhicules des secours dans la ville.

Si des explosions et des rafales ont semblé avoir lieu dans d’autres points de la capitale, « ce ne sont simplement que des échos, il y a un seul bâtiment visé », a expliqué le ministre.

Dans son communiqué publié à l’aube, le gouvernement parle d’une arrestation du chargé des finances du PSF, accusé de complot en vue d’un « tentative d’assassinat contre le président de la Cour suprême », Samir Adam Annour. Celui-ci avait été victime d’une agression le 19 février dernier. Le cadre du parti mené par l’opposant Yaya Dillo s’appelle Abakar Torabi, rapporte notre envoyé spécial dans la capitale tchadienne, François Mazet.

Mardi dans la soirée, Yaya Dillo avait annoncé sur les réseaux sociaux son assassinat par des membres du renseignement.

Selon nos informations, il y a bien eu des échanges de tirs au cours de l’arrestation. Abakar Torabi a été emmené dans un état inconnu au siège de l’ANS où des militants du PSF se sont rendus dans la nuit. Le ton est alors monté avec les militaires, il y a eu des tirs qui ont fait plusieurs victimes, mais aucun bilan n’est disponible à cette heure.

Le gouvernement a dénoncé une attaque délibérée, mais assure que « la situation est totalement sous contrôle » et que « les auteurs » ont été « arrêtés ou sont recherchés ».

Et d’ailleurs, depuis ce mercredi matin, le quartier abritant le siège du PSF, mais aussi le domicile de Saleh Déby, oncle du chef de l’État, rallié à l’opposition, est bouclé par un important déploiement militaire.

Yaya Dillo s’est dit encerclé, mais a déclaré à l’AFP qu’il « n’étai[t] pas présent », niant son implication et dénonçant un « mensonge ».

rfi

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