Le gouvernement sud-coréen a annoncé mardi qu’il commençait à suspendre les licences des jeunes médecins grévistes afin de les sanctionner d’avoir quitté leurs hôpitaux pour protester contre une réforme de la formation médicale.
Le gouvernement a identifié quelque 7.800 jeunes médecins qui ont défié l’ordre de retour au travail à la date limite du 29 février et a promis de leur envoyer des notifications de suspension de leur licence à partir de mardi.
« Dès que nous aurons la confirmation qu’ils ont violé l’ordre de retour au travail, nous enverrons un préavis de mesure administrative à partir d’aujourd’hui », a déclaré un des vice-ministres de la Santé, Park Min-soo, au cours d’une conférence de presse, faisant référence à la suspension de la licence.
« Le gouvernement réagira conformément aux lois pour empêcher que des actes menaçant la vie et la santé des gens ne se reproduisent », a-t-il ajouté.
Cet arrêt de travail très suivi a perturbé le fonctionnement des hôpitaux, contraints d’annuler des traitements cruciaux et des opérations chirurgicales, incitant le gouvernement à porter son alerte de santé publique au niveau le plus élevé.
Selon le ministère de la Santé, près de la moitié des opérations chirurgicales prévues dans certains grands hôpitaux ont été annulées depuis la semaine dernière.
Quelque 10.000 jeunes médecins ont démissionné et cessé de travailler il y a près de deux semaines pour protester contre une augmentation des admissions dans les écoles de médecine à partir de l’an prochain, visant à améliorer l’offre de santé pour une population vieillissante.
Les grévistes estiment, eux, que cette réforme va nuire à la qualité de la formation.
L’hôpital universitaire de Séoul
Malgré l’avertissement de suspension, la plupart des grévistes ont poursuivi leur mouvement, selon les données gouvernementales. Lundi, près de 9.000 médecins stagiaires étaient toujours en grève.
En vertu de la loi sud-coréenne, les médecins ne peuvent pas faire grève et le gouvernement a demandé à la police d’enquêter sur les personnes liées à la mobilisation.
Les jeunes médecins, qui dénoncent un système de santé trop dépendant des stagiaires, considèrent la réforme comme la goutte qui fait déborder le vase dans une profession déjà confrontée à des conditions de travail difficiles, notamment des horaires épuisants dans les salles d’urgence.
« Je suis anxieux et effrayé », a déclaré mardi à la presse un médecin stagiaire démissionnaire, qui a souhaité rester anonyme. « Personnellement, je me demande si je vis vraiment dans un pays démocratique. »
afp