Poutine vante ses armes nucléaires « plus avancées » que celles des Etats-Unis

Le président russe Vladimir Poutine a vanté mercredi l’armement nucléaire de son pays, le jugeant « plus avancé » que celui des Etats-Unis et assurant que son arsenal était toujours « prêt » à une guerre nucléaire.

L’Occident a régulièrement accusé le président russe d’user de menaces voilées à ce sujet, notamment quant à l’utilisation de ces armes en Ukraine.

« Des triades (les vecteurs de lancement d’armes atomiques, ndlr), seuls les Américains et nous en avons vraiment.

Et là, nous sommes beaucoup plus avancés. Toute la composante nucléaire est plus moderne chez nous », a-t-il dit dans un long entretien à la télévision russe, à l’approche du début, vendredi, de l’élection présidentielle qui en l’absence de toute opposition doit voir sa réélection triomphale.

Vladimir Poutine a ajouté que son pays était « prêt » à un conflit nucléaire, mais qu’il n’avait jamais songé à utiliser de telles armes en Ukraine.

« Pourquoi devrions-nous utiliser des moyens de destruction massive? Il n’y a jamais eu une telle nécessité », a-t-il assuré, soulignant que la doctrine militaire russe prévoit l’usage de l’arme ultime si l’existence de la Russie est menacée ou en cas « d’atteinte à notre souveraineté et à notre indépendance ».

Le président russe a également réagi pour la première fois aux propos de son homologue français, Emmanuel Macron, qui a dit le 26 février « ne pas exclure » l’envoi de troupes occidentales en Ukraine.

Ca « ne change rien »

« S’il s’agit de contingents militaires officiels de pays étrangers, je suis certain que cela ne changera pas la situation sur le champ de bataille. C’est le plus important, tout comme l’envoi d’armes ne change rien », a répondu le maître du Kremlin.

Le président russe Vladimir Poutine lors d'une interview avec le directeur de l'agence d'information russe RIA Novosti, au Kremlin, le 12 mars 2024 à Moscou

l a également accusé l’Ukraine de redoubler ses attaques contre le territoire russe pour perturber le scrutin présidentiel, prévu du 15 au 17 mars.

Kiev de son côté souligne qu’elle continuera ses attaques en Russie tant que l’armée russe occupera son territoire et bombardera ses villes.

« L’objectif principal, je n’en ai aucun doute, s’ils n’arrivent pas à saper les élections présidentielles en Russie, c’est au moins de tenter d’empêcher de manière quelconque les citoyens d’exprimer leur volonté », a pointé le président russe.

Combats dans deux régions russes frontalières de l'Ukraine

Ces attaques, a-t-il affirmé, s’expliquent de manière « très simple », avec les « échecs sur la ligne de front » des Ukrainiens.

Si la Russie est en position de force depuis l’échec de la contre-offensive ukrainienne de l’été 2023, elle ne parvient pas à vaincre l’Ukraine deux ans après y avoir envoyé ses troupes.

Le territoire russe est régulièrement visé par des drones, des tirs d’artillerie et plus rarement des attaques terrestres.

Incursions

Mardi, des combattants russes pro-Ukraine ont dit avoir franchi la frontière russe dans une incursion armée qui a fait au moins un mort et que Moscou a dit avoir repoussée.

Photo publiée sur le compte officiel Telegram du gouverneur de la région de Nijni Novgorod, Gleb Nikitine, le 12 mars 2024, montrant des véhicules d'urgence sur les lieux d'un incendie sur le terrain d'un complexe énergétique et pétrolier de Kstovo, suite

Mais les assaillants ont revendiqué la prise du village frontalier de Tiotkino, dans la région de Koursk. Mercredi, l’un de ses groupes, « Légion Liberté de la Russie » a diffusé une vidéo dans laquelle deux combattants affirment combattre dans la localité.

L’AFP n’est pas en mesure de confirmer ou d’infirmer ces informations.

En outre, une nouvelle attaque de dizaines de drones ukrainiens a eu lieu dans la nuit et la matinée de mercredi.

Un de ces appareils a provoqué un incendie dans une raffinerie à Riazan, à environ 200 km au sud-est de Moscou. La frappe a fait « des blessés », a écrit sur Telegram le gouverneur de la région de Riazan, Pavel Malkov.

Un autre drone a été abattu mercredi à l’approche d’une raffinerie de pétrole dans la région de Léningrad, près de Saint-Pétersbourg (nord-ouest), a indiqué sur Telegram le gouverneur régional, Alexandre Drozdenko, précisant que l’attaque « n’a pas fait de victimes, ni de dégâts ».

Un volontaire d'une unité d'autodéfense devant un immeuble endommagé par une attaque de drone sur Belgorod, le 13 mars 2024 en Russie

Au total, 58 drones ont visé dans la nuit et la matinée plusieurs régions russes, notamment celles de Belgorod, Briansk, Koursk et Voronej, frontalières de l’Ukraine, selon un communiqué du ministère russe de la Défense, assurant qu’ils ont tous été détruits.

Mardi, des drones ukrainiens ont notamment touché la mairie de Belgorod, ville proche de l’Ukraine et régulièrement visée, ainsi qu’une raffinerie de pétrole de la région de Nijni-Novgorod, à 800 km de la frontière ukrainienne, et un dépôt de carburant à Orel.

Une source ukrainienne a indiqué à l’AFP que les attaques étaient des opérations des services spéciaux, le SBU.

Depuis l’été dernier, l’armée ukrainienne a multiplié les attaques de drones contre la Russie, frappant de plus en plus loin dans le territoire russe pour répliquer aux attaques de Moscou contre son propre territoire.

tv5monde

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