Ce n’est sans doute pas la première fois que vous en entendez parler. Mais une équipe d’experts le confirme aujourd’hui. Dans le contexte de changement climatique, nous devons nous attendre à une multiplication des maladies infectieuses.
« Avec le réchauffement climatique, le paysage des maladies infectieuses va changer. » C’est le message qu’une équipe d’experts veut aujourd’hui faire passer. Et le monde de la médecine doit se préparer à faire face.
Réviser ses bases en la matière, développer ses connaissances et rester vigilant à tout instant.
Comment le réchauffement climatique modifie le paysage des maladies infectieuses
L’article que les chercheurs publient dans le Journal of the American Medical Association (JAMA) explique d’abord par quels mécanismes des changements climatiques peuvent influer sur l’émergence et la propagation de maladies.
“Des cas de paludisme dans le Maryland, c’est effrayant.”
Certaines, par exemple, sont transmises par ceux que les médecins appellent des vecteurs. Des moustiques, des puces ou des tiques. C’est le cas de la dengue et du paludisme, mais aussi du virus Zika. Or le réchauffement climatique et les changements dans les régimes de précipitation élargissent l’aire de répartition de ces vecteurs ainsi que leurs périodes d’activité.
« Pour le clinicien spécialiste des maladies infectieuses que je suis, l’une des choses les plus effrayantes de l’été dernier a été les cas de paludisme contractés au Texas et en Floride, puis tout au nord, dans le Maryland, ce qui était vraiment surprenant. C’est arrivé à des personnes qui ne voyageaient pas en dehors des États-Unis », commente Matthew Phillips, chercheur au Massachusetts General Hospital et à la Harvard Medical School (États-Unis).
Un phénomène similaire est observé pour les maladies dites zoonotiques comme celles portées par des rongeurs.
La peste, par exemple. Et en raison de la perte de leur habitat, ces animaux sauvages se rapprochent des humains. Ce qui fait grimper le risque de propagation et de développement de nouveaux agents pathogènes.
Les maladies d’origine hydrique telles E.coli profitent aussi du réchauffement climatique et des changements dans les régimes de pluie.
De la montée du niveau de la mer et des inondations qui se multiplient et s’intensifient.
Quant aux infections fongiques, de nouvelles ont déjà fait leur apparition et certaines ont commencé aussi à migrer vers le nord. C’est le cas de la coccidioïdomycose. Elle concernait jusqu’ici seulement la Californie et l’Arizona. Mais des cas sont désormais signalés jusque dans l’État de Washington
Coccidioides est un champignon qui se propage sous forme de spores dans les régions arides. Lorsqu’elles sont inhalées, elles provoquent une infection appelée coccidioïdomycose. Les symptômes sont parfois graves et nécessitent des traitements antifongiques. pic.twitter.com/g7ns4A0Sr6
— Muséum d'Orléans (@MuseumOrleans) August 30, 2023
Des mesures à prendre pour se préparer
Nous l’avons expérimenté à l’occasion de la crise du Covid, une pandémie peut avoir un impact considérable sur le monde. De quoi, estiment les chercheurs, exiger une attention et une implication de chaque instant. Pour suivre les évolutions des maladies connues et éviter qu’elles se fassent oublier et finissent par causer le chaos.
« Ce n’est pas une situation désespérée.
Nous pouvons prendre des mesures pour nous préparer et aider à faire face à ces changements. Par ailleurs, les cliniciens constatent directement l’impact du changement climatique sur la santé des populations. En tant que tels, ils ont un rôle à jouer dans la promotion de politiques susceptibles de ralentir le changement climatique », estime Matthew Phillips.
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