A l’université de Ouagadougou, Hamed Ko vient de décrocher son diplôme de docteur en médecine. Il a travaillé sur le bilan d’extension initial du cancer du sein. Son étude multicentrique a porté sur plus de 500 de cancers du sein dans trois grands hôpitaux de la capitale.
« C’est une pathologie qui n’est pas facile. Lorsqu’une femme est atteinte elle est financièrement déboussolée parce qu’il faut faire un bilan diagnostique et il y a des examens qui ne sont pas disponibles au Burkina Faso, explique le nouveau docteur. C’est important pour moi de faire un plaidoyer auprès des autorités sanitaires pour que ces examens soient disponibles et pour une prise en charge efficace des femmes atteintes de ce cancer, car elles auront au moins de 2 millions de FCFA à dépenser. »
« C’est une thématique qui est d’actualité parce que le cancer du sein est un problème de santé publique et quand on découvre un cancer du sein, il faut d’abord faire un bilan pour voir qu’est-ce qui se passe dans l’organisme avant de commencer un traitement », a expliqué le docteur Bénilde Tiemtoré Kambou, maître de conférence et chef de service au CHU de Bogodogo a dirigé la thèse de l’étudiant.
Au sein des membres du jury, des spécialistes du sein comme Nayi Zongo, chirurgien oncologue et maître de conférence agrégé au CHU Yalgado Ouédraogo. Il est impliqué dans la prise en charge du cancer du sein au Burkina Faso.
« Au Burkina Faso, le cancer du sein c’est 55% des cancers féminins, c’est le cancer le plus fréquent devant le cancer du col de l’utérus, indique-t-il. Actuellement on diagnostique deux cancers du sein pour un cancer du col de l’utérus, » a dit Mr. Ouédraogo.
Selon les spécialistes, le cancer du sein tue et en majorité des jeunes. Lorsqu’une femme atteint 40 ans, elle doit faire une mammographie pour connaître son statut, conseillent les spécialistes qui précisent que lorsque la prise en charge du cancer du sein est précoce, cela permet à ces femmes d’y guérir.
L’État fait des efforts dans la sensibilisation mais aussi dans la démarche diagnostique par les équipements des hôpitaux.
Il subventionne la prise en charge car selon les professionnels, opérer un cancer du sein est trois à quatre fois moins cher à l’hôpital public que dans le privé. Reste que l’État doit s’organiser de sorte à ce que toutes les femmes puissent avoir accès aux soins.
VOA