L’Insee a publié jeudi un rapport sur les flux migratoires en France en 2022. Au total, 431 000 personnes sont arrivées sur le sol français cette année-là. Une hausse par rapport à 2021 à analyser à l’aune de la guerre en Ukraine, déclenchée en février 2022, mais aussi à la fin des restrictions liées à la pandémie de Covid-19.
Sur les 431 000 entrées recensées en 2022 – via les bulletins de l’enquête annuelle de recensement –, 331 000 sont des personnes immigrées, selon un rapport de l’Insee (Institut national des statistiques et des études économiques) publié jeudi 4 avril.
Pas question ici de régularité ou d’irrégularité : l’Insee emprunte la définition du Haut-commissariat à l’intégration, et non celle du ministère de l’Intérieur, qui comptabilise les titres de séjours en cours de validité.
Pour l’Insee, une personne immigrée est une personne « née à l’étranger de nationalité étrangère », explique Pierre Tanneau, statisticien au sein de l’Institut et spécialiste du dossier immigration.
À l’inverse, une personne non-immigrée est soit née en France – peu importe la nationalité –, soit née française à l’étranger. Précision : si une personne immigrée accède à la nationalité française, même très rapidement après son arrivée en France, elle sera toujours comptabilisée dans la catégorie « population immigrée ».
Une majorité de ressortissants européens
Parmi les personnes non-immigrées entrées en France en 2022, 76 000 sont nées en France et 25 000 sont nées françaises dans un autre pays. Les personnes immigrées, elles, ont été 331 000 à rejoindre le sol français cette année-là ; 114 000 viennent du continent africain, 52 000 d’Asie et 30 000 d’Amérique ou d’Océanie. La majorité (134 000) sont des ressortissants du continent européen.
Globalement, les entrées immigrées sont en hausse de 35% en 2022 par rapport à 2021, en grande partie à cause de la guerre qui s’est déclarée en Ukraine en février. « Le nombre d’entrée de personnes immigrées originaires d’Ukraine a été multiplié par 30 entre 2021 et 2022 », relève Pierre Tanneau.
Des femmes plus nombreuses
Alors que les femmes étaient de moins en moins à immigrer en France depuis 2010, elles sont en 2022 légèrement majoritaires (53%). À nouveau, la part grandissante des femmes dans ces entrées sont différentes en fonction des origines. Elles sont moins nombreuses en provenance de Turquie, du Moyen-Orient ou d’Europe, mais considérablement plus nombreuses en provenance de pays européens hors Union européenne, tout particulièrement d’Ukraine.
Deux ressortissants ukrainiens sur trois arrivés en France en 2022 sont des femmes.
Les femmes entrées sont aussi plus diplômées de l’enseignement supérieur que les hommes. Pour le mesurer, l’Insee s’est penché, toute origine confondue, sur les plus de 25 ans, afin de ne prendre en compte que celles et ceux dont le parcours scolaire ou universitaire serait terminé. 54% des nouveaux immigrés arrivés en 2022 ont un diplôme du supérieur en poche, contre 36% de l’ensemble de la population âgée de 25 ans ou plus.
À noter également : le comptage de l’Insee mesure les entrées à condition qu’il y ait une intention de séjour de plus d’un an. Autrement dit, un étudiant étranger venu passé moins d’une année à l’université en France ne sera pas comptabilisé.
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