Israël promet une riposte à l’attaque massive et sans précédent lancée par l’Iran, malgré les appels de nombreux pays, y compris son allié américain, à éviter une escalade dans une région déjà endeuillée par la guerre en cours dans la bande de Gaza. Le cabinet de sécurité doit poursuivre mardi 16 avril son débat sur cette réponse israélienne.
Le chef d’état-major israélien, le général Herzi Halevi, a été clair. L’armée israélienne va « riposter au lancement de ces si nombreux missiles de croisière et drones sur le territoire de l’État d’Israël », a-t-il déclaré lundi soir, en visitant la base de Nevatim, touchée par une frappe. La décision est prise, soulignent tous les dirigeants israéliens. Reste bien sûr à savoir : où, quand et comment, rapporte notre correspondant à Jérusalem, Michel Paul.
Le gouvernement israélien se serait engagé à prévenir les États-Unis avant de lancer une attaque. Israël souligne qu’il n’est pas désireux de provoquer un conflit généralisé dans la région.
On indique aussi que des messages ont été envoyés aux pays voisins qui ont contribué à repousser l’attaque de drones et de missiles iraniens. Il s’agit de les rassurer et de leur dire que la riposte israélienne ne les affectera pas, selon Israël.
Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, avait plus tôt appelé la communauté internationale à « rester unie » face à « l’agression iranienne, qui menace la paix mondiale », après cette attaque déjouée avec l’appui de plusieurs de ses alliés, dont Washington.
Le cabinet de guerre de nouveau réuni aujourd’hui
Le cabinet de guerre israélien, présidé par Benyamin Netanyahu, sous très forte pression pour éviter une escalade, s’est réuni dimanche puis lundi, sans qu’une décision ne soit annoncée sur la forme que pourrait prendre une riposte. Il doit se réunir à nouveau aujourd’hui pour examiner les plans présentés par l’armée et décider des modalités de la réponse israélienne.
Benyamin Netanyahu est tiraillé entre l’extrême droite, qui pousse à une réaction forte, les plus modérés au sein de son gouvernement et son opposition, même si la plupart estiment qu’une forme de riposte est nécessaire.
Yair Lapid, le chef de l’opposition, affirme que le gouvernement Netanyahu est devenu une menace existentielle pour le pays. L’ancien chef de gouvernement Ehud Barak espère que Benyamin Netanyahu ne commettra pas de nouvelles erreurs comme celles qui ont été accumulées depuis le 7 octobre.
Des pressions internationales également importantes
Israël subit aussi les pressions internationales. Depuis dimanche, les appels se multiplient pour empêcher une riposte massive qui risquerait d’embraser davantage la région, déjà « au bord du précipice », selon le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres.
Après avoir fait front avec leurs alliés contre l’attaque iranienne, les États-Unis ont dit ne pas vouloir « d’une guerre étendue avec l’Iran », et prévenu qu’ils ne participeraient pas à une opération de représailles.
« Ensemble, avec nos partenaires, nous avons vaincu cette attaque » iranienne, a affirmé le président américain Joe Biden en appelant Israël à éviter une escalade et plutôt tenter d’œuvrer à un « cessez-le-feu » dans la bande de Gaza.
Outre les États-Unis, le Royaume-Uni et la France ont, eux aussi, pris leurs distances.
Le chef de la diplomatie britannique, David Cameron, a exclu une participation de son pays à une riposte et le président français Emmanuel Macron a, de son côté, appelé à éviter un « embrasement » régional.
rfi