Pourquoi les forêts de mangrove sont importantes pour la biodiversité?

On parle de plus en plus de ces écosystèmes situés entre la mer et la terre pour leur rôle primordial dans la capture et le stockage de carbone, dans la protection contre l’érosion côtière et contre les tempêtes. Mais ce que l’on dit moins, c’est que les mangroves sont aussi l’habitat d’une biodiversité foisonnante.

Au Cambodge, des chercheurs ont recensé, en un an seulement, plus de 700 espèces d’animaux dans l’une des plus grandes forêts de mangrove d’Asie du Sud-Est.

Il s’agit de Peam Krasop et de Koh Kapik, deux réserves adjacentes dans le sud du Cambodge et protégées depuis les années 1990.

Ensemble, elles couvrent une superficie de près de 26 000 hectares.

Et c’est donc là que des scientifiques – en collaboration avec le ministère cambodgien de l’Environnement et l’Université royale de l’agriculture, ont mené une enquête de terrain l’année dernière. Alors, comme vous pouvez imaginer, il n’est pas du tout simple de se déplacer à travers cet écosystème sauvage fait de racines, d’eau et de boue.

C’est pourquoi, en plus de se rendre personnellement dans les mangroves, les chercheurs ont installé des pièges photographiques : 57 caméras, qui ont filmé plus de 4 000 nuits de la vie sauvage.

Présence d’espèces rares
Ces caméras apportent la preuve de la présence d’espèces rares : le chat pêcheur, un prédateur solitaire et insaisissable, un peu plus grand qu’un chat domestique, qui adore l’eau et se nourrit de poissons et de crustacés…

Ou encore la loutre à nez poilu, l’une des espèces de loutre les plus rares de notre planète, menacée d’extinction, tout comme 15 des 150 espèces d’oiseaux que les scientifiques ont pu enregistrer.

Sans parler des quelques dizaines d’espèces de chauve-souris, des reptiles exceptionnels, des pangolins, des insectes parmi lesquels une libellule pas plus grande qu’un ongle de la main ou encore des hippocampes et plus de 74 espèces de poissons et de crustacés. Plus de 700 espèces recensées en un an, et les scientifiques estiment qu’il y en a – au moins ! – 10 fois plus.

Une biodiversité foisonnante
Les mangroves sont de véritables niches écologiques qui sont difficilement accessibles à l’homme. Et lorsqu’elles sont préservées, elles constituent une véritable nurserie pour de nombreuses espèces qui les choisissent pour se reproduire. On sait aujourd’hui que la protection de cette biodiversité profite finalement aussi aux populations riveraines, pour la pêche par exemple.

Mais tout est question d’équilibre.

Parce que ce sont bien les activités humaines, comme l’élevage de crevettes, les marais salants ou la production de charbon de bois, qui ont été responsables de la disparition de 40% des mangroves au Cambodge depuis les années 1980. Cette étude sur la biodiversité des mangroves de Peam Krasop et de Koh Kapik est donc aussi un appel à continuer de les protéger.

rfi

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