Le Conseil de sécurité de l’ONU s’est prononcé jeudi soir sur la demande des Palestiniens d’avoir un État membre à part entière des Nations unies. Les États-Unis ont mis leur veto, une décision fustigée par l’Autorité palestinienne. Voici le fil du 18 avril 2024.
- L’armée israélienne a mené de nouvelles frappes meurtrières sur la bande de Gaza assiégée et dévastée par plus de six mois de guerre. Le chef de l’ONU Antonio Guterres a déploré un « enfer humanitaire » dans le territoire palestinien.
Une centaine d’étudiants pro-palestiniens, qui avaient lancé une occupation des pelouses de la prestigieuse université new-yorkaise Columbia, ont été interpellés jeudi par la police. « Les officiers de police ont procédé à plus de 108 arrestations et se sont assurés qu’il n’y ait eu ni violences ni blessés », a annoncé lors d’un point presse le maire de New York Eric Adams, qui a autorité sur la police de la ville.
Protestant contre la guerre menée par Israël à Gaza, ces étudiants réclamaient que l’université Columbia, qui a notamment un programme d’échanges avec Tel Aviv, boycotte toute activité en lien avec Israël.
Le mouvement islamiste palestinien Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza et au coeur d’une guerre avec Israël, a condamné le veto américain au Conseil de sécurité. Il « assure au monde que notre peuple poursuivra sa lutte jusqu’à l’établissement (…) d’un État palestinien indépendant et pleinement souverain avec Jérusalem pour capitale », a indiqué le mouvement islamiste dans un bref communiqué en arabe.
Malgré le veto américain, le soutien « écrasant » des membres du Conseil de sécurité des Nations unies « envoie un message très clair : l’État de Palestine mérite sa place » à l’ONU, a lancé l’ambassadeur algérien Amar Bendjama, promettant au nom du groupe arabe de présenter à nouveau cette requête ultérieurement. « Oui, nous reviendrons, plus forts et plus bruyants. »
« Aujourd’hui est une triste journée », a lancé le nouvel ambassadeur chinois Fu Cong, alors que les États-Unis ont mis fin au rêve d’adhésion pleine et entière des Palestiniens à l’ONU. Il a exprimé sa « déception » : « Le rêve du peuple palestinien a été anéanti. »
L’Autorité palestinienne a fustigé le veto américain à l’adhésion des Palestiniens aux Nations unies. « Cette politique américaine agressive envers la Palestine, son peuple et ses droits légitimes représente une agression flagrante contre le droit international et un encouragement à la poursuite de la guerre génocidaire contre notre peuple (…) qui poussent encore davantage la région au bord du gouffre », a déclaré le bureau de Mahmoud Abbas dans un communiqué.
Ce rejet « ne brisera pas notre volonté, ne stoppera pas notre détermination. Nous n’arrêterons pas nos efforts. L’État de Palestine est inévitable, il est réel », a de son côté lancé en pleurs l’ambassadeur palestinien à l’ONU Riyad Mansour.
Les États-Unis ont mis leur veto jeudi, lors d’un vote au Conseil de sécurité, à l’adhésion pleine et entière des Palestiniens aux Nations unies, éventualité fustigée par leur allié israélien. Le projet de résolution présentée par l’Algérie qui « recommande à l’Assemblée générale que l’État de Palestine soit admis comme membre des Nations unies », a recueilli 12 votes pour, 1 contre et 2 abstentions.
« Ce vote ne reflète pas une opposition à un État palestinien, mais est une reconnaissance qu’il ne peut naître que de négociations directes entre les parties », a justifié l’ambassadeur américain adjoint Robert Wood, regrettant des « actions prématurées ici à New York, même avec les meilleures intentions ».
Le Conseil de sécurité de l’ONU devrait se prononcer ce jeudi soir sur un texte destiné à accorder à la Palestine le statut de membre de plein droit des Nations unies, une proposition à laquelle les États-Unis, allié de longue date d’Israël et membre permanent du Conseil, ont fait savoir qu’ils opposeraient leur veto.
Le projet de résolution, soumis par l’Algérie, recommande aux 193 membres de l’Assemblée générale de l’ONU que « l’État de Palestine soit admis comme membre des Nations unies », ont indiqué des diplomates. Son adoption reviendrait à reconnaître un État palestinien.
Pour être adopté, tout texte doit être approuvé par au moins neuf des 15 membres du Conseil de sécurité et ne pas faire l’objet d’un veto de la part d’un des cinq membres permanents – États-Unis, Grande-Bretagne, France, Russie et Chine.
D’après des diplomates, le projet de résolution pourrait recevoir le soutien de 13 membres du Conseil, ce qui contraindrait les États-Unis à recourir à leur droit de veto pour empêcher l’adoption du texte.
Le ministre iranien des Affaires étrangères a promis jeudi devant le Conseil de sécurité de l’ONU que Téhéran ferait « regretter » à Israël toute attaque contre son pays.
« Les actions de légitime défense et contre-mesures de l’Iran sont terminées, donc le régime terroriste israélien doit arrêter tout nouvel aventurisme militaire contre nos intérêts », a déclaré Hossein Amir-Abdollahian lors d’une réunion sur la situation au Moyen-Orient.
« En cas d’utilisation de la force par le régime israélien et de violation de notre souveraineté, la République islamique d’Iran n’hésitera pas une seconde à affirmer ses droits, à répondre de façon décisive et adéquate, à faire regretter ses actions au régime », a-il ajouté.
Le président français Emmanuel Macron a déclaré jeudi qu’il rencontrerait vendredi le Premier ministre libanais, Najib Mikati, et le commandant en chef de l’armée libanaise, Joseph Aoun, pour discuter des moyens d’assurer la stabilité du Liban dans un contexte de fortes tensions au Moyen-Orient.
Les affrontements à la frontière libano-israélienne entre le Hezbollah libanais, aligné sur l’Iran, et l’armée israélienne se sont multipliés ces derniers mois en marge de la guerre dans la bande de Gaza, déclenchée par l’attaque du Hamas palestinien en Israël le 7 octobre dernier.
« Il nous faut veiller à la stabilité du Liban », a déclaré Emmanuel Macron devant les journalistes à l’issue d’un sommet européen à Bruxelles, au cours duquel les dirigeants de l’Union européenne ont soutenu de nouvelles sanctions à l’encontre de l’Iran après son attaque contre Israël le week-end dernier.
Un statut d’État membre à part entière de l’ONU « allégerait une partie de l’injustice historique » qui pèse sur les Palestiniens, a plaidé jeudi un haut responsable de l’Autorité palestinienne à quelques heures d’un vote du Conseil de sécurité sur cette question.
« Accorder à la Palestine une adhésion pleine et entière aux Nations unies allégerait une partie de l’injustice historique subie par des générations de Palestiniens », a déclaré Ziad Abu Amr devant le Conseil de sécurité.
Après une certaine confusion, le vote sur la demande d’adhésion des Palestiniens est désormais programmé jeudi à 17 h (21 h GMT), selon la présidence maltaise du Conseil.
L’admission d’un État à l’ONU doit d’abord recevoir une recommandation positive du Conseil – au moins 9 voix sur 15 en faveur, sans veto d’un membre permanent – puis être approuvée par l’Assemblée générale, à la majorité des deux-tiers.
Mais les États-Unis, qui n’hésitent pas à faire usage de leur droit de veto notamment pour protéger Israël, ne cachent pas leur hostilité face à l’initiative des Palestiniens, qui ont depuis 2012 le statut inférieur « d’État non membre observateur ».
Le tribunal correctionnel de Lille a condamné jeudi un responsable CGT à un an de prison avec sursis pour « apologie du terrorisme » via des propos tenus dans un tract de soutien aux Palestiniens, une condamnation dont il a fait appel.
Le tribunal a condamné le secrétaire général de l’Union départementale CGT du Nord, Jean-Paul Delescaut, à un an d’emprisonnement assorti de sursis simple pour apologie du terrorisme, mais l’a en revanche relaxé des faits de provocation publique à la haine ou à la violence.
La secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, a dénoncé sur X un « jugement honteux » représentant « un cap gravissime franchi dans la répression des libertés ».
« C’est un très mauvais signal qui est donné au titre de la liberté d’expression sur ce conflit qui crispe, pour le dire en euphémisant, le monde politico-médiatique », a estimé le député LFI Ugo Bernalicis, qui s’est rendu au tribunal.
Trois associations ont déposé jeudi en France une plainte contre X pour tortures et complicité sur la base d’une vidéo, qui impliquerait un soldat franco-israélien, montrant des hommes présentés comme des prisonniers palestiniens dans une situation dégradante, selon des documents consultés par l’AFP.
Cette plainte simple a été adressée à Paris au parquet national antiterroriste (Pnat), compétent en matière de crimes de guerres et crimes contre l’humanité, selon la plainte et la preuve du dépôt.
Google a licencié 28 de ses employés qui avaient pris part, mardi, à une manifestation réclamant à l’entreprise de renoncer à un contrat avec l’armée et le gouvernement israéliens, les accusant d’avoir empêché leurs collègues de se rendre sur leur lieu de travail.
Plusieurs dizaines de personnes se sont réunies devant des locaux de Google à Sunnyvale (Californie), et ont investi des bureaux à Seattle (État du Washington) et à New York.
Certains ont occupé, à Sunnyvale, le bureau du directeur général de Google Cloud (filiale dédiée à l’informatique à distance), Thomas Kurian, durant plusieurs heures.
Ils réclamaient l’annulation d’un contrat de 1,2 milliard de dollars, baptisé Project Nimbus, portant sur des services d’informatique à distance (cloud) fournis par Google et Amazon à l’armée et au gouvernement israéliens.
Le Moyen-Orient est au bord du « précipice » d’un « conflit régional généralisé », a alerté jeudi le secrétaire général de l’ONU devant le Conseil de sécurité, appelant à la « retenue maximale » face à « ce moment de danger maximal ».
« À Gaza, six mois et demi d’opérations militaires israéliennes ont créé un enfer humanitaire », a également dénoncé Antonio Guterres, décrivant deux millions de Palestiniens endurant « la mort, la destruction, le déni d’aide humanitaire vitale » et la faim.
Dans « Parlons-En », on fait le point sur l’attaque iranienne de samedi contre Israël et ses conséquences pour la région.
Y a-t-il une autre voie que celle de l’escalade ou de l’embrasement après cette offensive inédite de la République islamique contre l’État hébreu ? L’attaque de samedi, largement déjouée, est-elle une défaite militaire ou une victoire symbolique d’un pays qui serre la vis à nouveau autour de sa population ?
Éléments de réponse avec Azadeh Kian, spécialiste de l’Iran, et Jean-Pierre Perrin, journaliste.
Les États-Unis sont déterminés à ce que l’Iran « rende des comptes » après l’attaque contre Israël, dit Joe Biden
Joe Biden a déclaré jeudi que les États-Unis allaient continuer à faire « rendre des comptes » à l’Iran avec de nouvelles sanctions visant la République islamique, mesure de rétorsion à l’attaque sans précédent contre Israël.
« Nous faisons en sorte que l’Iran rende des comptes », a affirmé le président américain dans un communiqué, assurant que les sanctions étaient destinées à « limiter les programmes militaires déstabilisateurs de l’Iran ».
Les États-Unis et le Royaume-Uni ont imposé jeudi des sanctions contre l’Iran, ciblant « le programme iranien de drones, l’industrie sidérurgique et les constructeurs automobiles », après l’attaque du week-end dernier contre Israël, a annoncé le département américain du Trésor.
Les sanctions de Washington visent « 16 personnes et deux entités permettant la production de drones iraniens » dont les Shahed qui « ont été utilisés lors de l’attaque du 13 avril », est-il précisé.
Celles de Londres ciblent « plusieurs organisations militaires iraniennes, individus et entités impliqués dans les industries iraniennes de drones et missiles balistiques ».
Un haut responsable militaire iranien a mis en garde jeudi Israël contre l’éventualité d’une attaque contre ses sites nucléaires, en affirmant que l’Iran était prêt à lancer en représailles de « puissants missiles » sur les installations nucléaires israéliennes.
« Si le régime sioniste veut prendre des mesures contre nos centres et installations nucléaires, il fera certainement face à notre réaction. Pour la contre-attaque, les installations nucléaires du régime seront ciblées avec des armements avancés », a prévenu le général Ahmad Haghtalab, chef de la division de la sécurité nucléaire au sein du Corps des Gardiens de la révolution (CGRI), cité par l’agence officielle Irna.
Israël a annoncé qu’il se réservait « le droit de se protéger » face à l’Iran après l’attaque iranienne, menée avec plus de 350 drones et missiles lancés vers Israël, dont la quasi-totalité ont été interceptés en vol.
Mais il n’a donné aucune information sur les moyens, la date et les cibles d’une possible opération.
Le général Haghtalab a précisé que « les centres nucléaires de l’ennemi sioniste » étaient « identifiés » et que Téhéran disposait « des informations nécessaires sur toutes les cibles ». « Les mains sont sur la gâchette pour tirer de puissants missiles pour la destruction totale des cibles déterminées », a-t-il averti.
La nouvelle conférence de Jean-Luc Mélenchon sur le Proche-Orient à Lille est interdite par la préfecture, selon La France insoumise
La nouvelle conférence de Jean-Luc Mélenchon sur le Proche-Orient prévue jeudi soir dans une salle de Lille, après l’interdiction de celle initialement prévue à l’université, a été elle-même interdite par la préfecture du Nord, annonce La France insoumise (LFI) dans un communiqué.
Par conséquent, LFI dit avoir déposé auprès de la préfecture un rendez-vous pour un rassemblement public à la même heure dans la rue « avec une prise de parole de Jean-Luc Mélenchon contre la censure et pour la paix ».
Le parti dénonce un « acharnement intolérable » et « un précédent extrêmement grave pour notre démocratie ».
Le ministère recueille les informations fournies par les hôpitaux de l’enclave et par le Croissant-Rouge palestinien.
Le ministère de la Santé à Gaza n’indique pas comment les Palestiniens ont été tués, que ce soit par des frappes aériennes et/ou des tirs de barrage israéliens ou des tirs de roquettes palestiniens ratés. Il décrit toutes les victimes comme des victimes de « l’agression israélienne » et ne fait pas non plus de distinction entre les civils et les combattants.
Au cours des quatre guerres et des nombreux accrochages entre Israël et le Hamas, les agences des Nations Unies ont régulièrement cité les chiffres du ministère de la Santé dans leurs rapports.
Le Comité international de la Croix-Rouge et le Croissant-Rouge palestinien utilisent également ces chiffres.
Au lendemain des précédents épisodes de guerre, l’Office humanitaire des Nations Unies a publié des chiffres des victimes sur la base de ses propres recherches dans les dossiers médicaux. Les chiffres de l’ONU concordent largement avec ceux du ministère de la Santé de Gaza, à quelques différences près.
AP