Les Etats-Unis acceptent finalement de retirer leur force anti-terroriste du Niger. L’annonce a été faite le 19 avril dernier à l’issue d’une rencontre tenue à Washington entre les autorités américaines et le Premier ministre nigérien.
Même si officiellement, il n’existe pas encore un calendrier très précis du retrait des soldats américains du Niger, on peut, tout de même, saluer le compromis qui a été trouvé entre les deux parties.
Car, contrairement à la France dont les soldats ont quitté le Niger dans les conditions que l’on sait, tout porte à croire que le divorce, pour ainsi dire, entre Niamey et Washington, se fera dans le respect des uns et des autres, c’est-à-dire sans animosité.
Et c’est tant mieux.
Car quand on est déclaré persona non grata sur le territoire d’autrui, la sagesse et le bon sens commandent de plier bagage, plutôt que vouloir faire de la résistance au risque de se faire soit humilier ou de se voir accusé de tous les péchés d’Israël. Les Américains semblent l’avoir compris en acceptant de débarrasser le plancher.
Du reste, avaient-ils seulement le choix ?
Assurément non ! D’autant que les autorités nigériennes, depuis la dénonciation de l’accord militaire, n’avaient eu de cesse de mettre la pression sur celui-là qui, naguère, était présenté comme un allié de taille ou un partenaire privilégié dans la lutte contre le terrorisme.
On se rappelle encore la monstre manifestation du 13 avril dernier où des milliers de Nigériens étaient descendus dans la rue pour scander des slogans hostiles aux troupes américaines en présence.
Les forces armées nigériennes et leurs supplétifs russes se doivent de s’assumer pleinement
Et ce n’est pas tout. Car, dans la foulée, la junte avait annoncé l’arrivée du matériel et d’instructeurs russes au Niger aux fins de renforcer la lutte contre l’insécurité liée au terrorisme. Elle aurait voulu mettre une pression supplémentaire sur les Américains qu’elle ne s’y serait pas prise autrement ; consciente que ces derniers ne s’imaginent pas en train de « jouer » sur le même terrain que les Russes.
Cela dit, maintenant que les troupes américaines s’apprêtent à faire leur paquetage, quelles peuvent en être les conséquences pour le Niger ?
La nature ayant horreur du vide, les forces armées nigériennes et leurs supplétifs se doivent de s’assumer pleinement en faisant en sorte que les Nigériens ne finissent pas par regretter plus tard le départ de la force américaine qui, il faut le reconnaître, jouait un rôle important en matière de renseignement.
Du reste, on imagine que les autorités de la transition ont pris toute la mesure de la situation et qu’elles travailleront à faire mentir les Cassandre qui prédisent le chaos au Niger après le retrait des soldats français et américains.
En tout cas, elles doivent aller aux charbon. Surtout quand on sait que, les rivalités étant fortes, la France et les Etats-Unis ne manqueront pas, s’ils en ont l’occasion, de tailler des croupières aux Russes pour les pousser à la faute pour ne pas dire à l’échec.
Le Pays.