Otan : la Pologne se dit prête à accueillir des armes nucléaires, Moscou menace de « mesures de rétorsion »

(FILES) Polish President Andrzej Duda attends the acceptance of the first South Korean K2 battle tanks and South Korean K9 howitzers for Poland in December 6, 2022 at the Baltic Container Terminal in Gdynia. Poland is ready to host nuclear arms if NATO decides to deploy the weapons in the face of Russia reinforcing its armaments in Belarus and Kaliningrad, President Andrzej Duda said in an interview published on April 22, 2024. (Photo by MATEUSZ SLODKOWSKI / AFP)

Le président polonais a ce lundi assuré se tenir prêt « si nos alliés décidaient de déployer des armes nucléaires » sur son sol, pour « renforcer la sécurité du flanc oriental de l’Otan ». La Russie a rapidement réagi, promettant des « mesures de rétorsion » si cette piste se concrétise.

Bientôt des armes nucléaires en Europe de l’Est ? La Pologne est prête à accueillir l’arme nucléaire sur son territoire si l’Otan, dont elle est membre, décidait de renforcer son flanc Est face au déploiement par la Russie de nouvelles armes à Kaliningrad et en Biélorussie voisins, a déclaré le président polonais dans un entretien publié ce lundi.

La réaction russe ne s’est pas fait attendre : le Kremlin a promis quelques heures plus tard de « garantir » sa sécurité si ce scénario venait à se confirmer.

« Si nos alliés décidaient de déployer des armes nucléaires dans le cadre du partage nucléaire sur notre territoire afin de renforcer la sécurité du flanc oriental de l’Otan, nous sommes prêts à le faire », a expliqué Andrzej Duda au quotidien populaire Fakt. « Nous sommes un allié de l’Alliance de l’Atlantique Nord et nous avons des obligations dans ce domaine également », a-t-il insisté.

Une piste discutée « depuis un certain temps »
Le chef de l’État polonais a ajouté que la question d’un déploiement potentiel d’armes nucléaires en Pologne faisait l’objet de discussions entre la Pologne et les États-Unis « depuis un certain temps ». Il se trouve actuellement au Canada, après une visite aux États-Unis où il a rencontré notamment l’ancien président Donald Trump et s’est rendu à l’ONU. « J’ai déjà abordé ce sujet à plusieurs reprises », a-t-il ajouté. Andrzej Duda avait rencontré en mars son homologue américain Joe Biden.

Selon le dirigeant polonais, « la Russie militarise de plus en plus l’enclave de Kaliningrad.

Elle est en train de transférer ses armes nucléaires à la Biélorussie », deux territoires qui sont voisins de la Pologne. En juin 2023, le président russe Vladimir Poutine avait annoncé avoir transféré à la Biélorussie de premières armes nucléaires.

En réponse, le Kremlin a affirmé ce lundi que la Russie prendra des mesures pour « garantir » sa sécurité si la Pologne accueille des armes nucléaires sur son territoire.

« Les militaires analyseront bien sûr la situation et, dans tous les cas, prendront toutes les mesures de rétorsion nécessaires pour garantir notre sécurité », a déclaré à la presse le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.

De son côté, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a estimé que « l’Occident se trouve au bord du gouffre dangereux d’une confrontation militaire directe entre puissances nucléaires, qui pourrait avoir des conséquences catastrophiques », cité par l’agence Tass.

Sans citer les déclarations polonaises, il a assuré que les États-Unis et les pays de l’Otan « rêvent toujours d’infliger une défaite stratégique à la Russie et sont prêts à poursuivre leur politique de dissuasion à l’égard de notre pays jusqu’au dernier Ukrainien ».

Au sommet tenu à Vilnius en 2023, les Alliés ont réaffirmé que l’Otan ferait « tout ce qui est nécessaire pour assurer la crédibilité, l’efficacité, la sûreté et la sécurité de sa mission de dissuasion nucléaire, y compris continuer de moderniser ses capacités nucléaires et actualiser son processus de planification ».

Fin mars, le chef de la diplomatie polonaise avait par ailleurs affirmé que l’Alliance étudiait la possibilité d’abattre des missiles russes trop près des frontières de son flanc est, après que Varsovie a signalé une violation de son espace aérien.

« Mais cela ne pourrait se faire qu’avec l’accord de la partie ukrainienne et en prenant en compte les conséquences internationales », avait-il toutefois nuancé.

afp

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