Un Américain renifle du fentanyl et manque de mourir d’une inflammation du cerveau

Un quadragénaire a failli mourir d’une inflammation du cerveau après avoir aspiré une grande quantité de l’opioïde fentanyl, beaucoup plus puissant que l’héroïne.

Sniffer du fentanyl est dangereux pour le cerveau ! Cela peut paraître évident, pourtant aucun cas de dommage cérébral suite à cette pratique de renifler cet opioïde extrêmement puissant n’avait été identifié auparavant. Cela vient d’être rapporté pour la première fois le 29 avril 2024 dans la revue BMJ Case Reports par des médecins de l’Université de santé et de science de l’Oregon, aux États-Unis.

Le quadragénaire victime de cette overdose a failli perdre la vie à cause d’une inflammation du cerveau, et a nécessité près de deux mois d’hospitalisation pour s’en remettre.

Un effet secondaire jamais observé auparavant en reniflant du fentanyl
L’homme de 47 ans, originaire de la ville de Seattle au nord-ouest des États-Unis, a été retrouvé inconscient dans sa chambre d’hôtel le 25 février 2023. Un père de famille, en bonne santé avant cette overdose, qui était en déplacement pour une conférence de travail. À côté du corps étendu, la seule piste était quelques cachets écrasés et de la poudre blanche sur la table. Arrivé à l’hôpital, l’homme était conscient, mais ne parvenait pas à répondre aux questions posées par les médecins et ne sentait pas ses bras.

La cause de son état a été révélée par un échantillon d’urine, contenant un niveau très élevé de fentanyl (137,7 ng/ml).

Un scanner du cerveau montra une inflammation de la matière blanche (le réseau de fibres nerveuses qui connecte différentes régions de la matière grise du cerveau) ainsi qu’une lésion du cervelet. Les médecins ont donc conclu à une leucoencéphalopathie (inflammation de la matière blanche) causée par une prise excessive de fentanyl, entrainant une perte de connaissance et le risque de dommages cérébraux irréversibles.

Une condition normalement associée à l’inhalation d’héroïne, mais qui n’avait jamais été observée avec le fentanyl.

“Nous connaissons les effets secondaires classiques des opioïdes, arrêt respiratoire ou perte de conscience, mais on ne pense pas généralement que cela puisse causer des dommages au cerveau, comme cela a été le cas pour ce patient”, déclare dans un communiqué le médecin Chris Eden, qui a fait partie de l’équipe qui a soigné le patient et qui est auteur de l’étude.

Le patient a eu besoin de plusieurs mois pour se rétablir
Heureusement, le patient a réussi à s’en remettre, après 26 jours à l’hôpital plus un mois de soins pour récupérer la parole. Il a dû surmonter une incontinence urinaire, une pneumonie, des lésions rénales et des atteintes cognitives, sans oublier les symptômes de douleur et agitation probablement causées par un état de manque après la prise de fentanyl.

Au total, il a eu besoin de près de six mois pour récupérer entièrement de cette overdose.

« À vrai dire, je ne m’en souviens pas beaucoup. Quand je me suis réveillé, j’étais à l’hôpital et on prenait soin de moi, a-t-il déclaré dans l’article. J’ai des regrets pour ce que je me suis fait moi-même, ainsi qu’à ma famille et mon épouse. J’ai une grande gratitude envers les médecins et les infirmiers qui m’ont sauvé la vie, ainsi que les thérapeutes qui m’ont aidé à redevenir un membre fonctionnel de la société. »

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