Les pluies torrentielles qui ont touché le sud du Brésil ces derniers jours ont fait au moins 13 morts et le bilan devrait encore s’alourdir, selon les autorités de la région visitée par le président Lula jeudi.
Mercredi soir, le gouverneur avait décrété l' »état de calamité publique » dans cette région atteinte depuis une semaine par des tempêtes et des orages dévastateurs qui ont provoqué des inondations et des glissements de terrain.
Le président Luiz Inacio Lula da Silva, qui a rencontré le gouverneur jeudi à Santa Maria, une des villes les plus touchées, a promis que le Rio Grande do Sul « ne manquera pas de moyens » humains ou matériels pour faire face à cette tragédie.
Plus de 600 militaires doivent être envoyés en renfort pour les opérations de secours et la distribution de vivres aux sinistrés.
Le chef de l’Etat a assuré que le gouvernement fédéral était mobilisé « à 100% » pour « atténuer la souffrance due à cet événement naturel extrême ». Il s’est rendu sur place avec plusieurs ministres, dont celle de l’Environnement, Marina Silva.
– « Jamais rien vu de tel » –
Les autorités ont comptabilisé 67.869 sinistrés dans 147 villes du Rio Grande do Sul. Près de 10.000 personnes ont dû quitter leur domicile.
« Je n’ai jamais rien vu de tel. Tout est sous l’eau et ça va encore s’aggraver.
C’est impossible de dormir, on ne sait pas à quel point le niveau de l’eau va continuer à monter », dit à l’AFP Raul Metzel, 52 ans, habitant de la commune de Capela de Santana.
De nombreuses routes sont inaccessibles et l’approvisionnement en eau et électricité est compromis pour des centaines de milliers de personnes, selon les autorités locales. De nombreuses villes sont totalement isolées, sans internet ni signal de téléphonie mobile.
Le gouverneur a ordonné l’évacuation des habitants de six communes situées dans une région montagneuse, en raison de la crue de la rivière Cai.
Claudio Oliveira, mécanicien de 54 ans qui réside à Capela de Santana, est inquiet pour ses proches qui résident à Montenegro, l’une des communes concernées, à une vingtaine de kilomètres de là.
« Nous ne pouvons rien faire. Une partie de ma famille habite là-bas, mais je ne peux pas les amener chez moi car nous ne pouvons pas aller les chercher », déplore-t-il.
L’inquiétude était également de mise après l’annonce de la rupture partielle d’un barrage à Cotipora, autre ville de montagne.
L’institut de météorologie Inmet a prévu pour ce jeudi des vents violents et des précipitations pouvant dépasser les 200 mm dans le Rio Grande do Sul et l’Etat voisin de Santa Catarina. De fortes précipitations sont attendues jusqu’à vendredi.
Les cours ont été suspendus jusqu’à nouvel ordre dans les écoles du Rio Grande do Sul, ainsi que les matches de football prévus ce week-end.
En septembre, au moins 31 personnes avaient péri dans cet Etat après le passage d’un cyclone dévastateur.
Selon les experts, le réchauffement climatique accroît l’intensité et la fréquence des événements météorologiques extrêmes qui se succèdent au Brésil. La situation est encore aggravée par le phénomène climatique El Niño.
Les scientifiques estiment que les températures mondiales actuelles sont supérieures d’environ 1,2 degré Celsius à celles du milieu du XIXe siècle, ce qui entraîne une augmentation des inondations, des sécheresses et des vagues de chaleur.
AFP