A Porto Alegre, le délicat sauvetage des habitants piégés par les eaux

Etage après étage, les équipes de secours mènent des opérations délicates à Porto Alegre, métropole du sud du Brésil frappée par des inondations sans précédent, pour sauver les résidents piégés chez eux.

Dans le quartier Sarandi de la capitale du riche Etat du Rio Grande do Sul, les pompiers ont réussi d’abord à évacuer les habitants parvenus à se réfugier sur les toits et dans les étages les plus élevés de leur habitation quand des pluies torrentielles ont envahi rues et avenues.

« Maintenant nous récupérons les personnes qui se trouvent au deuxième et au troisième étage », explique à l’AFP Daniel Batista da Rocha, du corps des pompiers militaires du Rio Grande do Sul.

Mais les opérations sont particulièrement complexes.

« Il y a beaucoup d’eau. Même là où il y en a le moins, c’est profond. Les embarcations se retrouvent au niveau des câbles électriques. Pour passer, on doit couper les câbles », raconte le pompier, gilet de sauvetage et casque jaune.

Les inondations ont provoqué la mort d’au moins 78 personnes et une centaine d’autres sont portées disparues dans l’Etat, où plus de 115.000 habitants ont dû abandonner leur domicile, selon le dernier bilan de la Défense civile.

– Volontaires et jet-skis –

Vue aérienne diffusée par la présidence brésilienne de la ville de Porto Alegre sous les eaux, le 5 mai 2024 dans l'Etat du Rio Grande do Sul, au Brésil (Présidence brésilienne/AFP - Ricardo STUCKERT)

Le temps presse pour sauver les résidents encore piégés par le pire désastre climatique enduré par cette région brésilienne, à l’économie principalement agricole.

Les images aériennes montrent comment l’eau s’est emparée ces derniers jours de Porto Alegre, cité aux hautes constructions nombreuses et aux larges voies routières, où vivent 1,4 million d’habitants.

Le fleuve Guaiba qui traverse la ville a atteint dimanche 5,30 mètres, pulvérisant le record de 4,76 mètres enregistré durant la crue historique de 1941.

A côté des secours, la population aussi se mobilise.

Une habitante est transportée sur une civière après avoir été évacuée du quartier de Sarandi inondé, le 5 mai 2024 à Porto Alegre, dans l'Etat du Rio Grande do Sul, au Brésil (AFP - Anselmo Cunha)

« On fait tout ce qu’on peut pour venir en aide aux gens. Chacun aide à sa manière, comme il peut », dit Luis Eduardo da Silva, un volontaire de 32 ans.

L’objectif est de rassembler des biens de première nécessité, des gilets de survie, de l’eau et de l’essence, détaille-t-il.

La collecte et la distribution sont effectuées « pendant la journée: c’est plus facile de localiser » les sinistrés.

Il y a aussi des points de distribution improvisés, comme des stations d’essence, où des gens viennent entreposer des bouteilles d’eau et de la nourriture.

Le gouvernement régional du Rio Grande do Sul a lancé un appel aux dons, soulignant le besoin pressant de matelas et de draps.

D’autres voisins ont mis à disposition leurs barques et ont même chevauché des jet-skis pour appuyer les secours.

afp

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