Après leur défaite à Dortmund (1-0), lors de la demi-finale aller de la Ligue des champions, le PSG doit l’emporter mardi soir au Parc des Princes pour accéder à la finale le 1er juin. Si les hommes de Luis Enrique affichent des certitudes, les Parisiens devront corriger le tir en défense, en plein doute avec la blessure de Lucas Hernandez et les performances mitigées de Nuno Mendes.
De la pression mais « un groupe extrêmement serein ». L’attaquant du Paris Saint-Germain Kylian Mbappé a affiché sa confiance et celle de ses coéquipiers, dimanche, avant la demi-finale retour de Ligue des champions, mardi 7 mai, contre Dortmund où les Parisiens devront courir après le score.
L’enjeu est énorme pour le club de la capitale : conquérir enfin le titre dans l’épreuve reine et viser un quadruplé inédit, au risque de regretter amèrement le faux pas de mercredi dernier face à un adversaire largement à sa portée.
« On est confiant et on est sûr qu’on va remonter ce score et qu’on va se qualifier pour la finale », a affirmé le buteur de l’équipe de France devant la presse, en marge d’un évènement de son association « Inspired By KM » avec 2 000 enfants sur les Champs-Élysées à Paris.
Même ton du côté de Luis Enrique, convaincu que ses joueurs vont rehausser leur niveau de jeu comme avant le quart de finale retour en Catalogne. Dès la fin du match contre le Borussia, Luis Enrique l’avait promis : « on va aller chercher cette finale » car « on n’a plus rien à perdre ».
« Ça a été une très bonne semaine parce qu’on a eu beaucoup de temps pour montrer la marge de progression à l’équipe », a déclaré, à la veille du match, l’entraîneur parisien en conférence de presse au Campus PSG de Poissy (Yvelines), près de Paris. « Notre objectif, c’est d’arriver en finale, on en joue très peu dans une carrière d’entraîneur », a-t-il souligné.
Au-delà de ces déclarations de bonnes intentions, le PSG a des motifs d’espoirs très concrets à faire valoir.
Sur le papier, le club de la capitale reste supérieur aux Allemands du Borussia. Avec deux poteaux et des actions franches à la pelle, les Parisiens ont manqué de réussite au match aller. Une anomalie dans la pluie de buts marqués cette saison.
« On sait qu’on peut le faire, on l’a déjà montré », a également martelé le capitaine Marquinhos. L’argument vaut ce qu’il vaut mais il est imparable : si Paris est parvenu à renverser la vapeur contre Barcelone, pourquoi les joueurs n’y arriveraient-ils pas contre le BVB ? D’autant plus, que les Parisiens, qui réussissent très souvent leurs match à domicile, pourront compter sur un Parc des Princes chauffé à blanc.
Le gourou Luis Enrique
Autre atout dans la manche des Parisiens : une préparation mentale en béton. En signant à Paris l’été dernier, l’entraîneur espagnol Luis Enrique avait bien conscience de reprendre une équipe minée par les désillusions avec plusieurs faillites mentales restées dans les annales telles la « remontada » de 2017 à Barcelone (4-0, 1-6) et les doubles confrontations contre Manchester United en 2019 (2-0, 1-3) et contre le Real Madrid en 2022 (1-0, 1-3).
Mais Luis Enrique a montré avec la défaite cinglante infligée au FC Barcelone le 16 avril que l’histoire n’était pas vouée à se répéter.
Pour accompagner ses joueurs dans ces moments clé, Luis Enrique s’appuie sur son adjoint et psychologue Joaquin Valdés, avec lequel il a notamment remporté un titre en C1 à Barcelone en 2015. Indice de son importance capitale, le psychologue est régulièrement présent en conférence de presse, se tenant en retrait, toisant de son regard les journalistes, comme pour jauger du contexte dans lequel l’entraîneur et les joueurs doivent évoluer.
Luis Enrique livre les grandes lignes de la mentalité qu’il instille au groupe : « Dans la vie tout ne peut pas être parfait, il faut se préparer à affronter des difficultés. Durant toute la saison on a eu des moments plus faibles où on a réussi à renverser la tendance. Quand les matches importants arrivent, contrôler les émotions est vital, ne pas se frustrer sur une décision arbitrale, un moment négatif ».
Insuffler une attitude de guerrier ne va pas sans un certain darwinisme puisque Luis Enrique, qui protège beaucoup ses joueurs en public, est adepte d’un turn-over féroce. Chaque joueur voit en permanence sa position menacée et ne sait s’il va jouer qu’au dernier moment. L’idée est que chacun « se sente impliqué », du remplaçant au taulier.
Face au Borussia, le sang-froid des coéquipiers de Kylian Mbappé sera un paramètre capital. Si l’écart d’un seul petit but a de quoi nourrir les espoirs des Parisiens, la rencontre sera néanmoins âpre et la tension croissante s’ils ne parviennent pas à ouvrir rapidement le score.
Le point noir de la défense
Auteur d’un match aller de grande intensité, le Borussia a aussi démontré sa dangerosité dans le jeu en profondeur, bien aidé toutefois par les largesses de la défense parisienne. Pour retourner la situation, Luis Enrique devra impérativement trouver des solutions dans ce secteur du jeu.
Mais l’histoire s’est davantage compliquée avec le forfait de Lucas Hernandez, l’un des hommes forts de cette saison. Après s’être blessé sur le but de Dortmund à l’aller, l’international tricolore a été remplacé mercredi par le Brésilien Lucas Beraldo, apprécié par son entraîneur pour ses passes qui cassent les lignes. Mais, à 20 ans, il découvre tout juste ces matches de très haut niveau.
Les alternatives pour pallier l’absence d’Hernandez sont assez limitées et peu convaincantes ces derniers temps, sachant que Presnel Kimpembe ne jouera pas cette saison. Pour contrôler le jeu en profondeur du « BVB », mal maîtrisé à l’aller à l’image du but de Niclas Füllkrug, Luis Enrique devra choisir entre le jeune Brésilien ou le Portugais Danilo Pereira.
L’ouverture du score de Niclas Füllkrug face au PSG. 💥 pic.twitter.com/VnC1RmjWXF
— PFC (@PassionFootClub) May 1, 2024
Autre point de vigilance pour Paris : le cas Nuno Mendes.
Le latéral du PSG a vécu un calvaire au match aller face à l’intenable international anglais Jadon Sancho. À l’image de son équipe, le Portugais a manqué d’intensité et a souffert dans ses replis défensifs. Celui qui revient d’une longue absence a manqué de fraîcheur. Cependant, il aura eu six jours pour se préparer au mieux, le match prévu le week-end dernier contre Nice ayant été décalé au 15 mai.
De son côté, Dortmund a engrangé davantage de confiance samedi grâce à une écrasante victoire 5-1 contre Augsbourg. Quant aux Parisiens, ils pourront s’appuyer sur la double confrontation de la phase de groupe, dont ils étaient sortis vainqueurs (2-0 au Parc, 1-1 à Dortmund). Encore, une bonne raison d’y croire.
AFP