La très conservatrice Louisiane a voté jeudi une loi classant les pilules abortives comme substances dangereuses, une première aux États-Unis. Être en possession de ces pilules sans avoir d’ordonnance serait désormais passible de peines de prison et de plusieurs milliers de dollars d’amende.
Les élus de l’État conservateur de Louisiane, dans le sud des États-Unis, ont définitivement approuvé jeudi une proposition de loi criminalisant la possession de pilules abortives sans ordonnance.
Le texte, voté par le Sénat et la Chambre de Louisiane, classe les pilules abortives comme substances dangereuses, une première dans le pays. Il devrait être promulgué par le gouverneur républicain Jeff Landry.
Ce vote intervient au moment où la question de l’avortement et des droits reproductifs est l’un des thèmes-clés de la campagne pour la présidentielle de novembre, qui opposera le président démocrate Joe Biden au républicain Donald Trump.
« C’est à cause de Donald Trump »
La proposition de loi met la mifépristone et le misoprostol, largement utilisés pour avorter, au même niveau que le Valium et le Xanax. Être en possession de ces pilules sans avoir d’ordonnance serait passible de peines de prison et de plusieurs milliers de dollars d’amende. Les médecins agréés seraient exemptés de poursuites, tout comme les femmes enceintes si elles détenaient le médicament pour leur propre usage.
La vice-présidente Kamala Harris avait qualifié la législation d' »inadmissible » mardi.
« Soyons clairs : c’est à cause de Donald Trump », avait-elle ajouté. L’ancien président a été l’architecte du revirement de la Cour suprême sur l’avortement en 2022, à la suite duquel de nombreux États ont interdit ou restreint le droit aux IVG.
La Louisiane interdit ainsi quasiment tous les avortements. La Cour suprême a examiné en mars une affaire en lien avec la mifépristone, et la plupart de ses juges ont paru réfractaires à un rétablissement des restrictions d’accès à cette pilule. Une décision est attendue d’ici la fin juin.
AFP