Les États-Unis ont imposé jeudi des sanctions à la présidente du Parlement ougandais, à son mari et à plusieurs autres fonctionnaires pour corruption et violations graves des droits de l’homme.
La présidente du Parlement, Anita Among, a été sanctionnée « en raison de son implication dans une affaire de corruption importante liée à sa direction » de l’Assemblée nationale ougandaise, a déclaré le département d’État américain.
Le lieutenant-général Peter Elwelu, ancien chef adjoint de l’armée ougandaise, a été sanctionné pour des « exécutions extrajudiciaires » commises par les troupes gouvernementales. Trois anciens ministres du gouvernement, récemment impliqués dans le vol de tôles de toiture qui n’ont pas été distribuées aux membres d’une communauté pauvre, ont également été sanctionnés.
Mme Among, membre éminent du parti au pouvoir en Ouganda et alliée du président Yoweri Museveni, a été récemment sous le feu des projecteurs en raison de l’origine de sa fortune et d’allégations relatives à l’utilisation abusive de ressources parlementaires.
Le Royaume-Uni a annoncé des sanctions à son encontre le mois dernier, invoquant la corruption.
Au centre d’une enquête en cours, ordonnée par le Président, se trouve la question de savoir si Mme Among possède une propriété au Royaume-Uni qu’elle n’a pas déclarée aux autorités.
Le communiqué du département d’État précise que les personnes sanctionnées n’ont pas le droit d’entrer aux États-Unis.
Moses Magogo, le mari d’Among et député, a également été sanctionné. Il est président de la Fédération ougandaise de football depuis 2013. La prochaine Coupe du monde masculine de 2026 sera organisée conjointement par les États-Unis, le Canada et le Mexique, et M. Magogo aurait dû assister au tournoi.
Les Ougandais ont été stupéfaits par les révélations sur les dépenses d’Among.
Elle a nié ces allégations et s’est déclarée victime d’une chasse aux sorcières politique. Elle affirme qu’elle est visée pour son rôle dans la promulgation d’une loi anti-gay condamnée par les organismes de surveillance des droits de l’homme et d’autres.
Mme Elwelu et les autres Ougandais sanctionnés n’ont pas pu être joints dans l’immédiat pour un commentaire.
M. Elwelu semble avoir été visé pour son rôle en tant que commandant d’une attaque militaire menée en 2016 contre le palais d’un roi tribal, au cours de laquelle plus de 100 civils ont été tués.
Museveni, qui est au pouvoir en Ouganda depuis 1986, est depuis longtemps accusé de protéger des fonctionnaires corrompus mais influents contre les poursuites pénales. Après sa réélection pour un sixième mandat en 2021, il a promis de s’attaquer à la corruption.
Mais de nombreux Ougandais ne sont pas optimistes.
Les médias locaux font souvent état des problèmes de corruption, mais les militants, les personnalités de l’opposition et les autres personnes qui tentent d’organiser des manifestations dans les rues risquent d’être arrêtés en vertu d’une loi qui les oblige à notifier d’abord à la police tout projet de rassemblement.
pressafrik