Attentat d’Arras : le petit frère de l’assaillant demande à être réinterrogé pour « éclaircir » sa version

A French police officer stands guard in front of the Gambetta high school during its' evacuation after a bomb threat in Arras, northeastern France on October 16, 2023, three days after a teacher was killed and two other people were severely wounded on October 13, in a knife attack at the Gambetta high school. The Gambetta high school of Arras was evacuated after a bomb threat, an AFP jousnalist reported on October 16, just days after a man of Chechen origin stabbed to death a teacher and severely wounded two other adults on October 13 at a school in northeastern France, with prosectors opening a probe into a suspected act of terror. (Photo by Denis Charlet / AFP)

Il « pense » avoir « mal rapporté des propos » tenus lors d’échanges avec son frère Mohammed Mogouchkov, a-t-il indiqué lors de son interrogatoire le 9 mai.

Le cadet fait marche arrière. Le petit frère de l’assaillant de l’attentat djihadiste d’Arras, mis en examen pour complicité, a récemment demandé à être réinterrogé pour « éclaircir » sa version des faits, assurant être « complètement innocent », a appris ce vendredi l’AFP de source proche du dossier.

« Je pense que j’ai mal rapporté des propos » tenus lors d’échanges avec son frère Mohammed Mogouchkov avant l’attentat, a-t-il déclaré lors de son interrogatoire le 9 mai, dévoilé par RTL et dont l’AFP a eu connaissance.

« Comme la décapitation ou des trucs comme ça, je me souviens en avoir parlé avec lui mais ce n’était pas aussi grossier », a-t-il assuré à la juge d’instruction. Au cours de l’enquête, Mohammed Mogouchkov avait expliqué avoir intentionnellement tué le professeur de lettres Dominique Bernard, le 13 octobre 2023, pour s’attaquer au symbole de « l’amour » de la France.

« Lame vers le bas »
Âgé de 16 ans, son jeune frère a été mis en examen pour complicité d’assassinat en relation avec une entreprise terroriste et association de malfaiteurs terroriste criminelle. Dans la foulée du drame, le frère, qui possédait un couteau, avait confié en garde à vue avoir répondu aux questions de Mohammed sur son maniement « quelques semaines avant l’attentat ».

« Je lui ai appris comment le tenir, la lame vers le bas, vers l’avant, mais je ne savais pas du tout que c’était réel », avait-il déclaré. « À chaque fois, je lui disais que c’était pour se défendre ».

« J’ai grossi certains propos »
Début mai, il a fait remarquer à la juge d’instruction que « tous les éléments » à charge qui l’« accablaient » dans l’information judiciaire étaient ceux qu’il avait lui-même « exposés » aux enquêteurs. « J’ai grossi certains propos » avec « le stress », a ajouté le jeune homme.

Par exemple, son frère ne lui a pas donné rendez-vous « au paradis » la veille du drame, mais lui aurait dit : « on se retrouve dans un endroit meilleur », a-t-il rectifié.

« Mohammed ne se battait jamais », a-t-il aussi récemment affirmé à une psychiatre qui réalisait son expertise.

« C’est pour ça que je ne pensais pas qu’il allait poignarder quelqu’un », analysant la radicalisation de son frère comme une progressive « fermeture d’esprit ». « On peut être intelligent, cohérent et avoir la haine », a-t-il ajouté pour décrire son frère.

Contacté, son avocat, Me Ambroise Vienet-Legué, n’a pas souhaité commenter. Réinterrogé, Mohammed Mogouchkov a également répété avoir agi seul. « Personne n’était au courant, ni de près, ni de loin d’une quelconque attaque », a-t-il affirmé le 16 avril à la juge.

afp

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