France-Luxembourg : premier train vers l’Euro

La première répétition des Bleus avant l’Euro se tient à Metz, ce mercredi soir, avec un amical contre le Luxembourg, même si les têtes tricolores sont déjà tournées vers le début du tournoi et les choses sérieuses.

Ils espèrent sans doute avoir la tête dans les étoiles dans quelques semaines, mais les Bleus sont restés les pieds sur terre, ce mardi, pour rallier Metz, où les attend leur premier match de préparation à l’Euro 2024, contre le Luxembourg. Pour la première fois de son histoire récente, l’équipe de France a fait un déplacement en train pour un trajet d’1h24, une volonté du président de la FFF Philippe Diallo.

Une manière de s’adapter aux enjeux environnementaux.

Qu’importe si le retour à Clairefontaine se fera en avion (qui lui-même devra faire un voyage à vide), et tant pis si le chef Didier Deschamps a dû « décaler le déjeuner d’une demi-heure et en veille de match, ce n’est pas évident », dans un sourire face à la presse.

Cette nouveauté ne risque pas de déstabiliser le sélectionneur des Bleus au moment d’aborder sa sixième grande compétition dans le costume d’entraîneur des Tricolores (3 Coupes du monde, 3 Euros), moins de deux ans après être passé tout près de monter une nouvelle fois sur le toit du monde.

Le travail, c’est la santé
Le double D est rodé, il ne découvre plus rien. Il a tout connu, et sans doute prévu tous les scénarios envisageables, même les pires, c’est son boulot. Il n’aurait peut-être pas dit non à un rassemblement plus long, comme en 2014 ou 2018, mais il sort d’un Euro sous Covid et d’un Mondial en plein hiver, sans matchs pour se jauger. « On peut parler de préparation sans que ça en soit une, soupirait-il la semaine dernière.

On s’adapte aux circonstances, en allant à l’essentiel.

Il faut optimiser le temps. » Les deux rencontres à venir face au Luxembourg ce mercredi et au Canada dimanche se présentent comme des répétitions bienvenues, alors que les Bleus ont eu des difficultés à trouver des adversaires. « Ces matchs ne donnent pas de garanties, prévenait encore Deschamps ce mardi. Mais ils servent de répétition, après une première phase où on a eu une charge de travail importante, mais pas démesurée. »

L’équipe de France de Didier Deschamps n’a jamais perdu un match de préparation à une grande compétition (8 victoires, 2 nuls).

La première semaine de travail a été intense à Clairefontaine, au point que plusieurs joueurs ont choisi de se retirer dans leurs chambres pour se mettre devant la deuxième période de la finale de la Ligue des champions ce week-end, dixit Jonathan Clauss. « C’est un rythme qu’on n’a plus trop l’habitude de vivre, confiait le Marseillais.

C’est le physique du matin et du jeu l’après-midi, c’est très intense. »

Le staff des Bleus a des joueurs à retaper, entre ceux qui ont beaucoup joué, moins joué, et d’autres gênés par des pépins. Le onze de départ aligné face au Luxembourg ne ressemblera sûrement pas à celui qui affrontera l’Autriche dans une dizaine de jours.

À Metz, Aurélien Tchouaméni, Adrien Rabiot et les deux autres Madrilènes (Eduardo Camavinga et Ferland Mendy) devraient rester au chaud ; quand les Milanais Theo Hernandez et Olivier Giroud, de retour d’une tournée commerciale en Australie, pourraient commencer sur le banc. Clauss, lui, pourrait dépanner à gauche, un bricolage venant rappeler qu’il sera difficile de tirer des enseignements d’un grand match d’entraînement.

L’intérêt supérieur des Bleus
Ces parties pour du beurre n’annoncent pas toujours la couleur du tournoi à venir, même si l’adepte de la win qu’est DD peut s’enorgueillir de n’avoir jamais perdu un match de préparation à une grande compétition depuis qu’il a posé ses fesses sur le banc des Bleus (8 victoires, 2 nuls).

Il est question de se mettre en mission, en conditions, et le néo-Madrilène Kylian Mbappé a tenu à respecter ce processus en précisant d’entrée qu’il ne comptait pas donner une conférence de presse sur son arrivée au Real Madrid. «  La meilleur façon de se préparer est de gagner, a rappelé le capitaine des Bleus.

L’important, c’est d’avoir des repères en tant qu’équipe, d’avoir de bonnes sensations avec les collègues pour être le plus prêt possible contre l’Autriche. »

Le Luxembourg et le Canada sont des passe-temps avant le grand saut, même si Deschamps a précisé que les Lions rouges allaient chercher à « leur créer des problèmes », tout en se souvenant de leur dernière confrontation pénible (0-0) en septembre 2017, six mois après la première cape de Mbappé, contre ce même adversaire (une victoire 1-3).

Les Bleus ont fait du chemin depuis, l’attaquant aussi, et il ne s’est pas gêné pour faire monter la température à l’approche des choses sérieuses.

Il a parlé d’une «  compétition plus compliquée que la Coupe du monde » ; d’un «  challenge individuel et collectif, car ça fait 24 ans qu’on ne l’a pas gagné » ; de sa «  baffe » à l’Euro 2021 et de son « état d’esprit revanchard » ; et de son désir éternel de «  marquer l’histoire du football français ». La quête du grand bonheur peut commencer.

soffot

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