À l’occasion du sommet Corée-Afrique à Séoul ce mardi 4 et mercredi 5 juin, quatre nouveaux pays du continent (Madagascar, le Malawi, le Zimbabwe et l’Angola) rejoignent le projet de la ceinture du riz coréenne, appelé K-Rice Belt. Une dizaine de nations, dont le Sénégal, la Gambie, la Guinée et la Côte d’Ivoire, participent déjà à cette large initiative d’aide au développement coréenne.
Celle-ci doit permettre d’améliorer la sécurité alimentaire grâce à une souche de riz et des infrastructures proprement coréennes. Entretien avec la ministre de l’Agriculture de la Corée du Sud, Song Mi-ryung.
RFI : Quels sont les objectifs de votre ministère à travers ce sommet ?
Song Mi-ryung : Pour la première fois depuis la création de la République de Corée, des pays africains sont invités à se réunir sur notre territoire. C’est une occasion importante pour faire passer la coopération bilatérale à un niveau supérieur. Avec les pays africains, nous devons discuter et coopérer sur divers sujets pour parvenir à relever les défis communs de l’humanité, comme la sécurité alimentaire, la santé ou encore la stabilisation des chaînes d’approvisionnement mondiales.
Dans cette perspective, le ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation et des Affaires rurales organise la conférence agricole Corée-Afrique ce mercredi 5 juin. L’objectif est de renforcer notre partenariat agricole avec l’Afrique, notamment à travers le projet de K-rice Belt [la ceinture du riz coréenne, NDLR].
Justement, ce projet de ceinture du riz a été lancé l’année dernière. Où en sommes-nous et quelles sont les prochaines étapes ?
Tout a débuté avec six pays africains qui ont coopéré activement avec nous en 2023 en mettant à notre disposition des terres publiques pour la culture du riz. Nous avons donc lancé un projet de récolte à haut rendement, avec une variété dérivée d’une souche coréenne « Tong-il » [unification, NDLR]. initial était de produire 2 040 tonnes.
Nous avons dépassé nos espérances en atteignant les 2 321 tonnes.
Cette année, l’accent sera mis sur le soutien à la formation sur site pour que les agriculteurs puissent cultiver efficacement cette souche et faire grimper de nouveau la production. Ce n’est pas le seul projet du ministère. Nous allons essayer de développer notre aide alimentaire humanitaire pour les réfugiés en Afrique et répondre à la crise alimentaire auquel le continent est confronté.
Notre pays a été bénéficiaire d’une aide en riz de la part du Programme alimentaire mondial et désormais la Corée du Sud est le premier pays au monde à être passé de bénéficiaire à donateur. Nous allons aussi doubler l’aide en riz pour atteindre les 100 000 tonnes à la fin de l’année.
Comment est-ce que la Corée du Sud bénéficie de ce projet en retour ?
Tout d’abord, l’expansion de la coopération avec l’Afrique est extrêmement symbolique car nous rendons l’aide qui nous a été apportée par la communauté internationale. Après la guerre de Corée, notre pays a reçu une aide significative des pays développés, que ce soit pour l’alimentation ou les infrastructures agricoles. Cela nous a offert les bases de notre croissance.
C’est donc pour cela que nous sommes disposés à faire des contributions à la communauté internationale.
Ensuite, si nos experts et nos entreprises participent à un projet commun avec les pays africains, cela leur permet d’engranger de l’expérience sur les conditions spécifiques du continent. Les entreprises sud-coréennes peuvent ainsi développer des technologies et des produits adaptés au marché africain. C’est une fondation pour créer des résultats bénéfiques pour la Corée du Sud comme pour les pays africains.
rfi