La voie vers l’autonomisation des producteurs de cacao ivoiriens

« J’ai entendu d’autres agriculteurs dire que leur récolte avait considérablement augmenté après avoir participé aux formations à la ferme des coopératives de la SCAUW. Je veux m’inscrire aujourd’hui pour avoir accès aux engrais, les appliquer correctement dans mon champ, augmenter mes rendements et mieux subvenir aux besoins de mes enfants », a témoigné Delphine Papo qui a rompu avec sa routine habituelle qui, au lieu de parcourir quatre kilomètres dans le brouillard pour rejoindre sa plantation de cacao, elle se rend à une séance de formation spéciale.

La Société Coopérative agricole des Frères unis de Watté (SCAUW) organise une démonstration sur la fertilisation des cacaoyers, et Delphine est impatiente d’y assister.

En Côte d’Ivoire, la plupart des petits exploitants agricoles se procurent des engrais par le biais de crédits informels, de coopératives et d’institutions de microfinance, motivés par l’espoir de voir augmenter les rendements de leurs cultures. Cependant, une mauvaise application de ces engrais conduit souvent à des déceptions, les récoltes et les revenus n’étant pas à la hauteur des attentes, a relayé un communiqué diffusé à Abidjan en Côte d’Ivoire le 25 juin 2024.

Aujourd’hui, à Watté, une banlieue de la ville portuaire de San Pedro, dans le sud-ouest du pays, Delphine a rejoint six autres producteurs de cacao, dont Étienne Bardo, pour la session de formation mobile aux meilleures pratiques agricoles, baptisée OCP School Lab.

À l’ombre des cacaoyers, avec des affiches en guise de tableau noir et des machettes et engrais comme matériel de cours, la session démarre. Les apprenants écoutent attentivement les instructeurs qui leur montrent les doses d’engrais et les techniques d’application appropriées pour les cacaoyers. Ils présentent également les pratiques de taille et de binage recommandées. L’accent est mis sur l’épandage de l’engrais en cercle, à un mètre du tronc de l’arbre, lit-on dans le texte officiel.

Qui a indiqué que Delphine et Étienne ont été sélectionnés pour reproduire la démonstration. Alors qu’ils exécutent les étapes de mémoire — taille, élagage, binage et épandage — Delphine a une révélation. « Si je compare la façon dont j’applique l’engrais aujourd’hui à mon ancienne méthode, c’est comme si je comparais le jour et la nuit », admet-elle. « Je vois maintenant ce que je dois changer ».

Cette expérience transformatrice est rendue possible grâce au projet de garantie commerciale du Mécanisme africain de financement du développement des engrais en Côte d’Ivoire.

Le programme de garantie de deux millions de dollars permet à des agriculteurs comme Delphine et Étienne de bénéficier d’un renforcement de leurs capacités en matière d’utilisation des engrais et de meilleures pratiques agricoles. Il les aide également à obtenir des engrais à crédit auprès d’OCP Africa, un distributeur international d’engrais. Les agriculteurs versent une avance de 20 % et paient les 80 % restants après la récolte.

L’initiative va au-delà de la simple fourniture d’un accès aux engrais. Elle permet aux petits exploitants agricoles d’acquérir les compétences techniques et le savoir-faire nécessaires pour améliorer leurs rendements et leurs revenus. Étienne regarde sa plantation avec un espoir renouvelé. « Ma plantation a complètement changé depuis que j’ai commencé à appliquer les engrais de SCAUW. Je suis sûr que mes rendements vont s’améliorer.

Je vais acheter une voiture, envoyer mes enfants à l’école et ensuite construire ma maison ».

L’approche holistique, qui combine l’utilisation d’engrais et les meilleures pratiques agricoles, vise à améliorer la productivité et à autonomiser les agriculteurs de Côte d’Ivoire. En tant que solution financière innovante, la garantie de crédit commercial vise à débloquer l’accès à des engrais de qualité et abordables, favorisant ainsi un paysage agricole prospère à travers l’Afrique, a conclu le document officiel.

VivAfrik

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