Le nouveau Premier ministre britannique Keir Starmer a indiqué samedi qu’il n’était « pas prêt » à poursuivre le projet d’expulsions des demandeurs d’asile vers le Rwanda imaginé par le précédent gouvernement. Les travaillistes, vainqueurs des élections législatives, ont promis durant la campagne de lutter contre l’immigration illégale, en particulier contre l’arrivée de migrants sur de petits bateaux via la Manche.
Le plan Rwanda de Rishi Sunak n’aura donc pas lieu. Le nouveau Premier ministre britannique Keir Starmer a déclaré samedi 6 juillet que ce projet « était mort et enterré avant même de commencer ». « Il n’a jamais été dissuasif (…), je ne suis pas prêt à continuer avec des mesures gadget », a continué le chef du parti travailliste qui a pris la tête du gouvernement après la lourde défaite des conservateurs lors des élections de jeudi 4 juillet. Le Labour, de son côté, a remporté une très large majorité à la Chambre des Communes.
Lorsqu’il était dans l’opposition, le chef du parti travailliste avait déjà annoncé son intention de mettre fin à ce projet controversé des conservateurs, lancé en 2022 mais encore jamais mis à exécution.
Expulsions vers le Rwanda
Le sujet de l’immigration a été un des principaux thèmes de la campagne électorale. Au printemps, le précédent Parlement britannique avait adopté une loi permettant ces expulsions – après un premier texte retoqué par la Cour suprême fin 2023 et de longs mois de contestation de la société civile, de recours en justice et d’aller-retours parlementaires.
Il prévoyait d’envoyer des demandeurs d’asile au Rwanda, sans possibilité de revenir au Royaume-Uni.
Le précédent Premier ministre, Rishi Sunak, comptait débuter les expulsions cet été et les autorités avaient commencé début mai à arrêter des migrants susceptibles d’y être envoyés. Mais, avec l’incertitude que faisait peser le scrutin législatif, la justice avait ordonné la libération de dizaines d’entre eux.
Pour rappel, le plan Rwanda consiste à éloigner vers ce pays d’Afrique de l’Est, des exilés primo-arrivants sur le sol britannique, afin d’y faire examiner leur demande d’asile.
Le chef du gouvernement avait redit en présentant le programme du parti conservateur, que des migrants seraient expulsés dès juillet s’il était réélu. Les travaillistes avaient, eux, promis pendant la campagne d’abandonner ce projet.
Lutte contre l’immigration irrégulière
Ils se sont néanmoins engagés durant la campagne à lutter contre l’immigration illégale, en particulier contre l’arrivée de migrants sur de petits bateaux via la Manche.
Le nouveau gouvernement travailliste prévoit notamment de déployer des moyens inspirés de la lutte antiterroriste pour contrer les groupes de passeurs. Et il veut encore renforcer la coopération avec l’Europe, notamment la France.
Il s’est aussi engagé à augmenter les moyens de traitement des demandes d’asile au Royaume-Uni, alors que le système est engorgé depuis plusieurs années.
Depuis le début de l’année, plus de 13 500 migrants ont traversé la Manche pour arriver au Royaume-Uni. Après avoir baissé l’an dernier, le nombre d’arrivées est reparti à la hausse depuis janvier.
Le parti anti-immigration et anti-système Reform UK de Nigel Farage, qui a fait de l’immigration la racine de nombreux maux du Royaume-Uni, a remporté cinq sièges lors des législatives et va ainsi faire son entrée au Parlement.
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