De la campagne des législatives au tribunal. Une information judiciaire a été ouverte à l’encontre de Françoise Billaud, candidate du Rassemblement national (RN) battue au second tour des législatives le 7 juillet dans la 1ère circonscription des Côtes-d’Armor, pour des publications sur son compte Facebook, a annoncé mercredi le parquet de Saint-Brieuc.
Le procureur de la République de Saint-Brieuc Nicolas Heitz a ouvert une information judiciaire, confiée à un juge d’instruction, pour des chefs notamment de « provocation publique à la haine » et « injure publique ».
Cette information fait suite à une plainte de la Ligue des droits de l’homme (LDH) a été adressée au parquet le 25 juin dernier, avant le premier tour des élections législatives.
Elle dénonçait « des publications sur son compte Facebook de la candidate du Rassemblement national », « comme pouvant revêtir des qualifications pénales », selon le communiqué.
Pendant la campagne, le journal Libération a exhumé des publications sur les réseaux sociaux de certains candidats du parti d’extrême droite, dont la candidate investie dans les Côtes-d’Armor.
Fin mai, elle a relayé une image suggérant de soutenir « l’hétérosexualité pendant qu’elle est encore légale ». En juillet 2021, elle a partagé une publication d’un internaute montrant la tombe de Pétain, avec la légende « 23 juillet 1951, mort en détention de Philippe Pétain, Maréchal de France ».
Failles du « Plan Matignon »
François Billaud rejoint les autres « brebis galeuses » investies par le RN pour les législatives, comme les a décrites Jordan Bardella dans l’entre deux tours. Alors interrogé sur ces candidats accusés de propos racistes ou discriminatoires, il assurait qu’il n’aurait « pas la main qui tremble ». « Ce qu’il faut juger, c’est la réaction du parti politique », défendait-il encore.
Investie dans le cadre du « Plan Matignon » du RN, censé prévoir toute la logistique en cas d’élections législatives anticipées, ce plan s’est finalement révélé faillible. L’impréparation de certains d’entre eux avait également été pointée lors de débats locaux d’entre-deux-tours.
Une trentaine de candidats qualifiés au second tour ont aussi refusé ou annulé leur participation aux débats proposés par France Bleu, selon leur décompte. Le lendemain de l’échec du parti à obtenir la majorité à l’Assemblée nationale et à imposer une cohabitation à Emmanuel Macron, Jordan Bardella, le président du RN, a reconnu des « erreurs » dans sa campagne.
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