Jeudi 29 juillet, le tout nouveau module russe Nauka est venu s’amarrer à la station spatiale internationale, une première depuis onze ans. Sauf que la mission ne s‘est pas tout à fait passée comme prévu; avant son arrivée, le module a commencé par rencontrer quelques problèmes de techniques au niveau de ses instruments. Une entrée en matière qui semblait annoncer la suite : environ trois heures après amarrage, vers 12:43, le module a subitement démarré ses propulseurs sans raison apparente, ce qui a imprimé une rotation à toute l’ISS.
Une situation qui, si elle n’est pas gérée immédiatement, peut très rapidement tourner au désastre. Car dans l’espace, il n’y a pas d’air pour opposer une force de frottement au mouvement; ce qui se met à tourner va conserver cette vitesse, et continuera donc de tourner indéfiniment !
Une heure de “guerre” pour stabiliser l’ISS
La seule solution dans ce cas de figure est donc d’exercer une force dans le sens opposé pour annuler la rotation. C’est ce qu’ont immédiatement fait les équipes au sol; grâce à deux autres propulseurs, situés du côté russe de la station et au terme d’une âpre bataille d’environ une heure, les ingénieurs ont finalement réussi à arrêter les propulseurs défaillants et à stabiliser la station.
Une opération certes pas aussi spectaculaire que les accidents spatiaux vus dans la fiction, mais néanmoins très délicate. Pendant cette durée, l’ISS a tout de même eu le temps de pivoter de 45°; fort heureusement, les autres modules semblent intacts.
Les pertes d’orientation de la station restent un phénomène peu commun. Il arrive bien que les contrôleurs de vol fassent pivoter la station; il leur arrive de devoir éviter un débris, ou faciliter l’accès à un vaisseau par exemple. Mais un tel scénario, accidentel et prolongé, est très rare. On imagine aisément que cela a dû être stressant pour l’équipage de la station, qui comprend notamment son Thomas Pesquet national, capitaine de la mission, ou Shane Kimbrough et ses piments.
“Aucun danger” pour l’équipage
La grosse frayeur initiale passée, la NASA se veut désormais rassurante. L’agence explique que grâce à la vitesse de réaction des équipes au sol et des astronautes, ces derniers n’ont à aucun moment été en danger; la station est en effet prévue pour encaisser des contraintes bien supérieures à celles rencontrées dans ce cas précis. D’ailleurs, l’équipage n’aurait même pas ressenti le moindre mouvement.
Suite à cet imprévu de taille, les équipes au sol de la NASA ont décidé d’annuler tout le programme du jour à bord de la station. Nouvelle priorité : passer tout le côté droit de la station au peigne fin. Avec pour objectif de vérifier définitivement l’absence totale de dégâts. Roscosmos, l’homologue russe de la NASA, se chargera de son côté d’identifier la source de la panne de Nauka. Pour avoir les conclusions définitives de la NASA et de Roscosmos, il faudra encore patienter quelques jours; mais en définitive, il semble y avoir eu plus de peur que de mal. Si l’intégrité de la structure est confirmée, les cosmonautes russes pourront très bientôt profiter de leur nouveau module, avec son laboratoire et son bras articulé qui attendait d’être installé depuis… 2007.
Source: geek