Deux responsables de la Banque centrale européenne (BCE), dont le gouverneur de la Banque de France, se sont prononcés vendredi en faveur de nouvelles baisses de taux d’intérêt, se montrant confiants dans le fait que l’inflation se rapproche en 2025 de l’objectif de 2% fixé par la BCE.
L’institut monétaire de Francfort a laissé les taux d’intérêt inchangés jeudi, tout en laissant la porte ouverte à un nouvel assouplissement, en partie parce que la croissance économique semble faible, ce qui suggère que les pressions de la production sur les prix s’atténuent.
La BCE a toutefois réiteré que le Conseil des gouverneurs garderait une approche dépendante des données.
Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, et son homologue lituanien, Gediminas Simkus, ont été plus explicites vendredi, déclarant qu’ils soutenaient les attentes du marché concernant deux nouvelles baisses de taux cette année, en septembre et en décembre.
« Les attentes du marché concernant la trajectoire des taux d’intérêt me semblent plutôt raisonnables », a déclaré François Villeroy à BFM Business.
Le gouverneur de la Banque centrale de Lituanie, Gediminas Simkus, est allé plus loin, déclarant lors d’un point de presse à Vilnius que les taux allaient « continuer à baisser, et de manière assez significative », à hauteur d’un point de pourcentage par an.
Ces propos sont conformes aux prévisions des marchés monétaires selon lesquelles le taux de dépôt de la BCE devrait passer de 3,75% actuellement à 2,5% d’ici à la fin de 2025.
Les deux gouverneurs appellent à de nouvelles baisses de taux depuis un certain temps, mais des sources ont déclaré à Reuters que même certains des décideurs les plus stricts sur la question étaient ouverts à une réduction en septembre, tant que les données disponibles confirmaient que la désinflation se poursuivait.
Gediminas Simkus et François Villeroy de Galhau s’en sont par ailleurs tenus aux prévisions de la BCE, publiées le mois dernier, selon lesquelles l’inflation dans la zone euro passerait de 2,5% actuellement à l’objectif de 2% au second semestre 2025.
« Je vais même dire ce matin que, sauf choc, c’est plus qu’une prévision, c’est un engagement », a déclaré François Villeroy de Galhau.
Selon l’enquête trimestrielle auprès des prévisionnistes publiée vendredi par la BCE, un élément important des débats au sein du Conseil des gouverneurs, l’inflation dans le bloc monétaire continuera à ralentir dans les années à venir et pourrait tomber en dessous de l’objectif de 2% d’ici 2026.
Une autre enquête de la BCE a montré vendredi que les entreprises ne s’attendent qu’à des hausses de prix modérées.
« Les contacts ont fait état d’une croissance modérée des prix dans l’ensemble et s’attendent à ce qu’elle se poursuive au cours du trimestre suivant, la hausse des prix restant plus forte dans les services que dans l’industrie », a déclaré l’institution après avoir interrogé 62 grandes entreprises de la zone euro.
reuters