La cérémonie d’ouverture de la 36ème du Comité des pêches à l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), qui s’est tenue du 8 au 12 juillet 2024 à Rome en Italie a servi de prétexte pour les délégués de s’intéresser au rôle primordial de la pêche et de l’aquaculture dans la lutte contre l’insécurité alimentaire, la malnutrition et la pauvreté et feront valoir que ces secteurs permettent de réduire la faim, de favoriser une croissance durable et d’inverser le processus de dégradation environnementale.
Dans une allocution vidéo prononcée à l’ouverture de la session, le directeur général de la FAO, M. Qu Dongyu a déclaré que « l’essor croissant de l’aquaculture dans le monde porte l’offre de poissons et autres produits aquatiques à des niveaux record. En 2022, l’aquaculture a dépassé la pêche de capture en termes de volume d’animaux aquatiques. Pour les consommateurs, il est fondamental que le secteur aquacole se développe de manière durable ».
Le Comité des pêches est l’un des événements qui réunit le plus important parterre international de décideurs, d’experts et de partenaires des secteurs des pêches et de l’aquaculture.
Dans la dernière édition, qui a été publiée en juin 2024 du rapport de la FAO sur la situation mondiale des pêches et de l’aquaculture, il est indiqué que la production halieutique et aquacole mondiale a atteint un nouveau niveau record de 223,2 millions de tonnes en 2022.
Les aliments aquatiques devraient forcément occuper une place plus importante dans la lutte contre la faim et la malnutrition dans un contexte de croissance démographique, a souligné M. Qu.
Or, pour que cela se concrétise, l’aquaculture doit continuer de se développer de manière durable, en particulier dans les régions en situation de déficit vivrier. Par ailleurs, dans les pêcheries dont la durabilité est menacée, il est nécessaire d’appliquer les mesures qui ont donné de bons résultats pour instaurer des systèmes efficaces en matière de gestion des pêches.
Le directeur général de la FAO a ajouté qu’il était également urgent de développer les filières de produits alimentaires d’origine aquatique, notamment en réduisant les pertes et le gaspillage et en facilitant l’accès aux marchés.
Remédier aux problèmes pesant sur les systèmes alimentaires aquatiques au niveau mondial
Selon le site internet de la FAO qui donne l’information, les discussions ont porté notamment sur le rôle des aliments aquatiques dans la sécurité alimentaire et la nutrition à l’échelle mondiale, sur leur potentiel en tant que solution au changement climatique et sur l’importance d’une gestion efficace au regard des objectifs à long terme en matière de biodiversité.
Les solutions et les mesures permettant de traiter les problèmes urgents des systèmes alimentaires aquatiques, tels que le changement climatique et la pollution plastique, sont également examinées.
La même source a fait valoir que les efforts visant à améliorer les systèmes de collecte des données et d’évaluation des stocks pour éclairer la gestion des pêches ont été au cœur des débats et les pays sont fortement incités à renforcer l’élaboration de politiques fondées sur des données factuelles.
Cette session a permis d’exposé les premiers résultats du projet « FishMIP 2.0 », initiative mondiale visant à prévoir les effets du changement climatique sur les écosystèmes marins et les pêches en fonction de différents scénarios s’y rapportant.
La conservation de la biodiversité y a occupé une place importante, puisque les délégués ont débattu des conséquences du Cadre mondial de la biodiversité de Kunming-Montréal sur la pêche et l’aquaculture dans les grands écosystèmes marins comme dans les zones situées au-delà de toute juridiction nationale.
Les Directives sur la pêche artisanale ont dix ans
Une manifestation de haut niveau a également été organisée, le 8 juillet 2024, pour marquer le 10ème anniversaire de l’adoption des directives volontaires visant à assurer la durabilité de la pêche artisanale dans le contexte de la sécurité alimentaire et de l’éradication de la pauvreté. Le rôle essentiel des petits pêcheurs et travailleurs de la pêche pour la sécurité alimentaire, la nutrition et les moyens de subsistance, en particulier dans les pays à faible revenu et les pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure, a été mis en avant lors de cet évènement.
La pêche artisanale représente au moins 40% des prises mondiales et environ 90% de l’ensemble de l’emploi du secteur halieutique dans le monde. La valeur économique des débarquements de la pêche artisanale est chiffrée, selon les estimations, à 77,2 milliards d’USD, a rappelé le site internet de la FAO.
« Les directives sur la pêche artisanale sont le premier et seul instrument normatif au monde qui soit entièrement consacré à la pêche artisanale.
Elles reflètent les besoins et les aspirations de plus de 500 millions de personnes dans le monde », soit le nombre de personnes qui vivent au moins en partie de la pêche artisanale, a relevé le directeur général de la FAO.
A l’en croire, les représentants de la Commission européenne, des États-Unis d’Amérique, du Pérou, des Philippines et de la République-Unie de Tanzanie, ainsi que de pêcheries artisanales ont également pris la parole.
Sous-comités du Comité des pêches
Selon le site internet de la FAO, les principales conclusions tirées par les sous-comités de l’aquaculture, de la gestion des pêches et du commerce du poisson à la session précédente sont présentées à la 36ème session du Comité des pêches.
Les directives pour une aquaculture durable sont examinées en vue de leur approbation définitive, la finalité étant d’exploiter le potentiel du secteur afin de satisfaire durablement la demande mondiale croissante en produits alimentaires aquatiques. En outre, les activités et les mesures nécessaires à l’élaboration dans leur forme définitive des directives de la FAO sur la responsabilité sociale dans la filière de la pêche et de l’aquaculture sont examinées.
Le site internet de la FAO a souligné qu’à la 36ème session, une exposition numérique interactive a donné à voir la transformation bleue en action.
Des outils, des dispositifs, des modèles en 3D et une visite virtuelle à bord du navire de recherche Dr. Fridtjof Nansen ont abordé les thèmes de la durabilité et de la résilience. Dans le cadre de l’exposition, à la tribune des orateurs, les participants à la session ont pu partager leurs idées, innovations et pratiques optimales liés à la pêche et à l’aquaculture durables.
Pour la première fois depuis la pandémie de covid‑19, les manifestations parallèles sont remises au programme de la session du Comité des pêches.
La 36ème session a compris des manifestations sur diverses questions, dont la mise en œuvre des directives pour une aquaculture durable, le développement d’un secteur aquacole résilient et productif, des modèles à suivre en matière d’autonomisation des femmes dans les secteurs des pêches et de l’aquaculture artisanales, ainsi que des témoignages de jeunes dans le secteur halieutique.
Comité des pêches
Rappelons qu’en 1965, la Conférence de la FAO a créé le Comité des pêches, en tant qu’organe subsidiaire du Conseil de la FAO. C’est le seul organe intergouvernemental mondial où les membres de l’Organisation examinent les questions liées à la pêche et à l’aquaculture.
Le Comité des pêches est un organe particulier, qui formule périodiquement des recommandations et des avis relatifs aux politiques mondiales à l’intention des gouvernements, des organes régionaux des pêches, des organisations de la société civile ainsi que des acteurs du secteur privé et de la communauté internationale. Il se réunit en séance plénière tous les deux ans. En général, les participants examinent et traitent les questions d’actualité liées aux pêches et à l’aquaculture, passent en revue les progrès accomplis et définissent les priorités des futures activités.
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