Le militant écologiste est visé par un mandat d’Interpol émis par le Japon. Paul Watson est opposé à la chasse à la baleine, de nouveau pratiquée par l’archipel nippon.
Il suscite la controverse avec ses méthodes militantes musclées. Paul Watson, célèbre défenseur de l’environnement canadien a été arrêté dimanche 22 juillet à Nuuk, capitale du Groenland. Le fondateur des ONG de défense des océans Sea Sheperd et CPWF, est recherché par les autorités japonaises et Interpol pour des actions commises dans l’Océan Antarctique en 2010.
Sur une vidéo publiée par sa fondation CPWF sur les réseaux sociaux, on peut voir des officiers qui menottent Paul Watson sur le pont du navire John Paul DeJoria, et le placent ensuite à l’intérieur d’une camionnette de police.
Le militant écologiste se trouvait à bord de ce bateau qui venait d’accoster dimanche à Nuuk, pour se ravitailler en carburant avec pour objectif d’« intercepter » le nouveau navire-usine baleinier du Japon dans le Pacifique Nord, a indiqué CPWF.
Il sera présenté à un tribunal d’après la police du Groenland, qui doit décider s’il sera « extradé vers le Japon ».
« On pense que cette arrestation est liée à une précédente notice rouge émise pour les activités anti-chasse à la baleine de Watson en Antarctique », a détaillé CPWF. Selon la fondation, le Japon aurait rendu cette notice d’Interpol confidentielle, laissant penser qu’elle avait été retirée, pour mieux procéder à son arrestation.
This morning, Captain Paul Watson was arrested in Nuuk, Greenland by Danish federal police, who boarded the M/Y John Paul DeJoria as soon as it docked.
The crew had stopped to refuel while en route to the Northwest Passage as part of #OpKangeiMaru, our campaign aimed at… pic.twitter.com/ANWoRFiR42
— Captain Paul Watson Foundation 🐋🏴☠️ (@CaptPaulWatson) July 21, 2024
Opposé à la chasse à la baleine pratiquée par le Japon
Si le gouvernement japonais n’a pour le moment pas réagi à cette arrestation, Paul Watson est connu pour son activisme anti chasse à la baleine. Il a lancé la campagne « OpKangeiMaru », du nom du nouveau baleinier nippon inauguré en grande pompe en mai dernier. Cette campagne visait à l’intercepter en mer, selon la tactique de confrontation directe régulièrement prisée par Paul Watson.
Le Japon a quitté en 2019 la Commission baleinière internationale pour s’affranchir d’un moratoire mondial sur la chasse aux baleines.
Il pêche ainsi de nouveau la baleine ouvertement pour des raisons commerciales, mais en se cantonnant à son propre espace maritime. Le pays défend cette pratique devenue rare en affirmant qu’elle constitue une question de « sécurité alimentaire », alors que le territoire est pauvre en ressources, et que de grandes quantités de viande doivent être importées.
Sa consommation a pourtant fortement diminué depuis les années 1960.
La CPWF soupçonne le Japon de vouloir reprendre la chasse en haute mer dans l’océan Austral et le Pacifique Nord d’ici 2025. « La réactivation de la notice rouge contre le capitaine Watson est politiquement motivée et coïncide avec le lancement du nouveau navire-usine », estime-t-elle.
Le HuffPost