À la frontière orientale de l’Europe, le bilan ne fait que s’alourdir depuis trois ans. Depuis 2021, le président biélorusse Alexandre Loukachenko pousse les migrants vers la frontière pour faire pression sur ses voisins membres de l’Union européenne. Jeudi 18 juillet, des associations humanitaires lettones, lituaniennes, polonaises et biélorusses ont publié un rapport dénombrant au moins 116 morts le long de cette frontière entre 2021 et mars 2024.
Une carte de la région en noir et blanc. De part et d’autre de la frontière, des numéros éparpillés. Chacun symbolise l’une des 116 victimes décédées en essayant de franchir les frontières orientales de l’Europe ces trois dernières années.
C’est par cette image glaçante que commence le rapport des ONG lettonnes, lituaniennes, polonaises et biélorusses.
Le document explique comment une partie de ces milliers de migrants – que le président biélorusse Alexandre Loukachenko fait venir d’Afrique, du Moyen-Orient ou d’Asie du Sud-Est pour déstabiliser l’UE selon des responsables européens – finissent par mourir dans la forêt.
Beaucoup succombent à l’épuisement ou à l’hypothermie.
Les humanitaires dénoncent aussi des soins inadaptés prodigués par les secours sur place.
Le rapport préconise aux États baltes et à Varsovie de cesser les « pushbacks », c’est-à-dire le renvoi d’un migrant dans le pays où il a traversé la frontière. Ces recommandations risquent cependant d’être ignorées. Alors que l’afflux migratoire s’intensifie ces derniers mois, ces pays comme la Pologne ont largement renforcé leurs dispositifs de sécurité.
Depuis 2021, plus de 150 000 migrants ont été refoulés sur la frontière est de l’Europe.
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