Bonne nouvelle pour les autorités Malawites. En effet, un projet de 52,3 millions d’USD a été approuvé le 16 juillet 2024 par le Fonds vert pour le climat (FVC). Il vise à aider le Malawi à surmonter les effets dévastateurs du changement climatique et à améliorer la sécurité alimentaire du pays à long terme.
Mené par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), ce projet devrait bénéficier à près de 575 000 personnes vulnérables des communautés rurales pendant six ans. Il permettra de mobiliser des investissements nécessaires de toute urgence dans les domaines de l’adaptation et de la résilience au Malawi, qui est classé par les Nations Unies dans la catégorie des pays les moins avancés, a-t-on appris dans un communiqué paru dans le site internet de la FAO.
Le projet, intitulé Ecosystems-based Adaptation for Resilient Watersheds and Communities in Malawi (EbAM) (adaptation fondée sur les écosystèmes en faveur de la résilience des communautés et des bassins versants au Malawi), a été approuvé par le Conseil du FVC, à sa 39ème réunion, à Songdo (Corée du Sud).
La directrice générale adjointe de la FAO, Maria Helena Semedo a déclaré que « ce projet propose une approche globale, inclusive et novatrice du renforcement de la résilience face au changement climatique au Malawi, en relevant les principaux défis environnementaux et socioéconomiques dans le contexte du changement climatique.
Nous nous félicitons de l’approbation du Conseil du FVC et nous attendons avec intérêt de travailler avec nos interlocuteurs du Malawi pour contribuer à transformer le secteur agricole du pays au moyen de mesures efficaces, globales et écosystémiques ». A l’en croire, cela fait partie de la mise en œuvre de la Stratégie relative au changement climatique 2022-2031 et du Plan d’action 2022-2025 de la FAO.
Signalons que le Malawi fait partie des pays les plus pauvres du monde, et 70 pour cent de sa population vit en dessous du seuil de pauvreté fixé au niveau international. Ses populations rurales, qui vivent principalement d’une agriculture pluviale, subissent déjà les effets du changement climatique, notamment la hausse des températures, l’imprévisibilité des précipitations et des phénomènes météorologiques extrêmes plus fréquents et plus intenses.
Selon le site internet de la FOA, en 2023, l’insécurité alimentaire aiguë signalée dans le pays a été imputée à la baisse importante de la production de maïs, principal aliment de base du pays, due aux sécheresses et aux inondations engendrées par les cyclones tropicaux, ainsi qu’à la dégradation des sols.
La même source relève qu’à l’avenir, on prévoit que le changement climatique continuera d’influer sur le début de la saison des pluies, d’aggraver le stress hydrique et d’intensifier l’incidence d’organismes nuisibles et de maladies, ce qui rendra encore plus difficile pour les petits agriculteurs les cultures commerciale et vivrière. Les communautés agricoles risquent alors d’être soumises à une pression de plus en plus forte les amenant à recourir à des pratiques non durables d’utilisation des terres, ce qui aggraverait encore la dégradation des terres.
Approche inclusive
Le projet a pour objectif de renforcer la résilience des bassins versants et des exploitations des communautés rurales pour lesquels les approches écosystémiques et la gestion durable intégrée des sols et des ressources en eau sont essentielles à la production agricole et à l’adaptation au changement climatique, et permettra de remettre en état plus de 83 000 hectares de terres communales et agricoles.
Il est important de noter qu’il adopte une approche inclusive et participative, associant les femmes, les jeunes et les autres groupes vulnérables à tous les volets du projet.
Les communautés locales seront en mesure de mettre au point des plans d’action au niveau des villages en vue de la conservation, de la remise en état et de la gestion durable des paysages grâce à des infrastructures vertes (comme des ravines et des barrages de retenue) et à la gestion et la remise en état durables des forêts.
Les populations participant au projet recevront des semences et des plants autochtones et bien adaptés afin de favoriser la biodiversité, qui est essentielle à la résilience, ainsi que des équipements et du matériel nécessaires à leurs activités, comme des brouettes, des pelles, du fil et des blocs.
Les écoles pratiques d’agriculture permettront aux membres des communautés d’acquérir des connaissances essentielles au sujet des pratiques agricoles durables qui renforcent la résilience et réduisent au minimum les émissions de gaz à effet de serre. Il s’agit notamment de la promotion de la biodiversité agricole, de la culture de plantes résistantes à la sécheresse et de l’utilisation des informations météorologiques.
En plus de renforcer les moyens de subsistance et la résilience, le projet vise également à améliorer l’accès des agriculteurs aux marchés et aux possibilités de financement, ainsi qu’aux chaînes de valeur régionales et internationales, en consolidant les associations rurales d’épargne et de crédit, en créant des partenariats public-privé de producteurs, en renforçant les capacités des microentreprises, et des petites et moyennes entreprises et en apportant un appui technique aux institutions financières.
« Nous vivons aujourd’hui un moment historique pour le secteur agricole du Malawi », a déclaré, dans le site internet, M. Sam Dalitso Kawale, Ministre de l’agriculture du Malawi. « Les investissements vont rendre nos communautés rurales plus résilientes au niveau des bassins versants et des exploitations, où la bonne gestion des sols et des ressources en eau est essentielle pour la durabilité de la production agricole ».
FAO et FVC
En tant qu’entité accréditée auprès du FVC et qu’institution spécialisée du système des Nations Unies, la FAO apporte aux pays l’aide dont ils ont besoin pour élaborer des propositions de financement et mettre en œuvre des projets du Fonds porteurs de transformation et présentant des risques environnementaux et sociaux faibles à modérés, avec des subventions et des cofinancements pouvant atteindre 250 millions d’USD.
La valeur totale du portefeuille FAO-FVC s’élève aujourd’hui à 1,2 milliard d’USD, et 95 subventions de préparation et 20 projets d’investissement ont été mis en œuvre dans le monde. Des projets du FVC menés par la FAO en Afrique sont actuellement mis en œuvre au Bénin, au Congo, en Côte d’Ivoire, en Gambie et au Soudan.
Le projet EbAM, conçu avec l’aide du Centre d’investissement de la FAO, a reçu 42,8 millions d’USD du FVC et 10,4 millions d’USD supplémentaires de cofinancement de la FAO et du Gouvernement du Malawi.
VivAfrik