La Première ministre italienne Giorgia Meloni est en Chine depuis samedi 27 juillet, une visite de cinq jours qui intervient plusieurs mois après le retrait de l’Italie de l’initiative chinoise des Nouvelles routes de la soie. Cette politique emblématique du président chinois Xi Jinping vise à construire des infrastructures électriques et de transport dans le monde entier. Avec cette visite, la Première ministre italienne veut réinitialiser des relations économiques avec Pékin.
La visite officielle de Giorgia Meloni s’insère dans le cadre d’une année marquée par le 20ème anniversaire du partenariat stratégique entre les deux pays. Le Premier ministre chinois Li Qiang et son homologue italienne ont ouvert dimanche 28 juillet après-midi à Pékin la septième réunion du comité des entrepreneurs Chine-Italie, avec plus de 150 entrepreneurs des deux pays présents.
Giorgia Meloni a déclaré que, face à la complexité et à l’instabilité de la situation mondiale actuelle, l’Italie et la Chine devaient renforcer leur partenariat stratégique global, tirer parti de leurs avantages complémentaires et renforcer leur coopération économique et commerciale.
D’ailleurs, Rome et Pékin devraient accroître leur collaboration dans des domaines tels que la construction navale, l’aérospatial, les nouvelles énergies, l’intelligence artificielle et les petites et moyennes entreprises.
Contrats en perspective
L’Italie et la Chine ont signé ce dimanche un plan d’action sur trois ans visant à mettre en œuvre les accords passés et à mettre en avant de nouvelles pistes de coopération.
Giorgia Meloni a aussi expliqué aux chefs d’entreprise que les deux parties avaient signé un memorandum de collaboration industrielle qui porte notamment sur les véhicules électriques et les énergies renouvelables.
Pour elle, ce sont des « secteurs dans lesquels la Chine est déjà à la pointe de la technologie depuis un certain temps et partage les nouvelles frontières de la connaissance avec ses partenaires. »
D’ailleurs, Stellantis, un grand constructeur automobile qui comprend l’Italien Fiat, a annoncé en mai qu’il s’était associé avec Leapmotor, une start-up chinoise spécialisée dans les voitures électriques, pour commencer à vendre des véhicules électriques en Europe.
Intérêts chinois
Depuis le troisième plénum, qui s’est tenu plus tôt ce mois-ci, Pékin s’est engagée à ouvrir un peu plus les marchés chinois. Le régime s’est également engagé à veiller à ce que les entreprises étrangères bénéficient du même traitement que les entreprises chinoises et à créer un environnement commercial transparent. Cela pour répondre aux critiques d’entreprises étrangères qui œuvrent dans la deuxième économie mondiale.
L’amélioration des relations sino-italiennes peut aussi, aux yeux de Pékin, contribuer à stabiliser les relations entre la Chine et l’Union européenne, surtout dans le contexte de récentes frictions commerciales.
Les véhicules électriques notamment sont devenus le symbole de ces tensions croissantes entre Pékin et l’Union européenne qui a imposé début juillet des droits de douane provisoires allant jusqu’à 37,6 % sur les véhicules électriques fabriqués en Chine. Les deux parties ont entamé des pourparlers pour tenter de résoudre le problème d’ici début novembre.
rfi