Deux exilés sont décédés après avoir été secourus par les garde-côtes italiens en mer Méditerranée samedi. Trente-quatre personnes étaient à bord de l’embarcation et ont été conduits dans un port italien.
C’est en fin de journée samedi 3 août que les autorités italiennes ont reçu un appel de détresse venant d’une embarcation transportant des Syriens, des Egyptiens et des Bangladais au sud-est de Syracuse, en Sicile. Les garde-côtes ont dépêché un navire et un avion sur place mais « les occupants de l’embarcation ont fini à l’eau alors que le patrouilleur approchait », ont déclaré les autorités dans un communiqué.
Au total, 34 personnes ont tout de même été secourues et transportées à Syracuse, à 11 km de là. Mais un premier migrant est décédé à son arrivée au port et un second est mort après son transfert à l’hôpital.
Les détails sur les causes des décès n’ont pas été communiqués.
Des recherches en mer « d’une personne disparue qui se trouvait à bord du navire, qui a ensuite coulé, sont actuellement en cours », ont également précisé dimanche les garde-côtes, qui enquêtent aussi sur la manière dont les migrants se sont retrouvés à l’eau à l’approche de leur bateau.
Des ports toujours plus éloignés
L’été, les tentatives de traversée se multiplient. Ainsi, plus tôt dans la semaine, quelques dizaines de migrants ont été secourus par les navires humanitaires appartement aux différentes ONG actives dans la zone. Le Louise Michel a porté assistance à 21 personnes qui ont été déposées au port de Pozzallo. De son côté, le navire de SOS Humanity a secouru 58 personnes en mer. Elles ont été conduites au port de Civitavecchia, à 1 000 km du lieu de sauvetage.
« Là encore, le gouvernement italien a assigné un port inutilement éloigné pour le débarquement : à 953,78 kilomètres et à plus de trois jours de navigation du lieu du sauvetage. Cette pratique maintient systématiquement les navires de sauvetage hors de la zone d’opération, où ils sont nécessaires de toute urgence », a dénoncé l’ONG sur twitter.
Les ONG estiment régulièrement que la loi italienne – via la directive Piantedosi qui entrave l’action des navires humanitaires en mer – viole le droit maritime.
Elles craignent aussi que leur absence prolongée provoque plus de morts en mer. Selon l’association de sauvetage SOS Humanity en 2023, les navires de secours en Méditerranée ont perdu 374 jours à effectuer de longs trajets pour rejoindre des ports de débarquement italiens au lieu de rester en mer pour porter assistance aux canots en détresse.
La semaine dernière par exemple, les autorités italiennes avaient assigné Ancône (à l’est de l’Italie) à l’ONG SOS Méditerranée qui comptait 196 exilés à son bord. Un port « à près de 1 500 kilomètres de la zone d’intervention », avait dénoncé l’ONG
Depuis janvier, plus de 1 000 migrants sont décédés ou ont été portés disparus en Méditerranée centrale, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), contre 3 155 en 2023.
La rédaction tient à rappeler que les navires humanitaires sillonnent une partie très limitée de la mer Méditerranée.
La présence de ces ONG est loin d’être une garantie de secours pour les migrants qui veulent tenter la traversée depuis les côtes africaines. Beaucoup d’embarcations passent inaperçues dans l’immensité de la mer. Beaucoup de canots sombrent aussi sans avoir été repérés. La Méditerranée centrale reste aujourd’hui la route maritime la plus meurtrière au monde.
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