Les conflits, le Covid-19 et la crise climatique pourraient plonger 17 pays africains dans une insécurité alimentaire aiguë

Les Nations unies ont affirmé qu’au moins 17 pays africains devraient être confrontés à un niveau aigu d’insécurité alimentaire au cours des quatre prochains mois. Ces 17 nations font partie des 23 « points chauds de la faim » dans le monde, a-t-on appris du nouveau rapport de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et du Programme alimentaire mondial (PAM) publié vendredi 30 juillet 2021.

Déjà confrontés à une insécurité qui a plongé de nombreuses communautés dans la famine, les pays africains ont dû faire face aux conséquences dévastatrices du Covid-19. Cette nouvelle crise complique la lutte contre le changement climatique qui reste pourtant un défi majeur pour le continent.

Les pays concernés sont ceux du sahel central (Burkina Faso, Mali, Niger), en plus de l’Angola, la Centrafrique, le Tchad, la RDC, l’Ethiopie, le Kenya, Madagascar, le Mozambique, le Nigeria, la Sierra Léone, le Libéria, la Somalie, le Soudan et le Soudan du Sud, lit-on dans ce nouveau rapport.

« Pour la période août-novembre de cette année, les conflits, les extrêmes climatiques et les chocs économiques, souvent liés aux retombées économiques du COVID-19, resteront probablement les principaux facteurs d’insécurité alimentaire aiguë », précise le document.

Les menaces transfrontalières, comme les infestations de criquets pèlerins dans la Corne de l’Afrique et les essaims de criquets migrateurs africains en Afrique australe constituent aussi un facteur aggravant dans certaines régions. Une situation qui n’est pas arrangée par les obstacles bureaucratiques et le manque de financement pour mettre en œuvre les programmes d’aide de l’ONU.

« Les familles qui dépendent de l’aide humanitaire pour survivre ne tiennent qu’à un fil. Lorsque nous ne pouvons pas les atteindre, ce fil est coupé, et les conséquences ne sont rien moins que catastrophiques », a alerté David Beasley, directeur exécutif du PAM. En Afrique, 4 pays figurent parmi les points chauds d’insécurité alimentaire les plus préoccupants au monde. Les nouvelles alertes maximales émises pour l’Éthiopie et Madagascar s’ajoutent au Soudan du Sud et au nord du Nigeria, les deux premiers pays trônant en tête.

En Ethiopie, le conflit au Tigré a engendré urgence alimentaire dévastatrice. Avec 401 000 personnes devant faire face à des conditions catastrophiques d’ici septembre, le pays des négus a le nombre le plus élevé de personnes qui risquent la détresse alimentaire dans un seul pays. Un record, depuis la famine de 2011 en Somalie.

Quant à Madagascar, l’ONU estime que 28 000 personnes devraient être plongés « dans des conditions proches de la famine d’ici la fin de l’année » dans le sud du pays. Une situation à la sécheresse (la pire depuis 40 ans), combinée à la « hausse des prix des denrées alimentaires, aux tempêtes de sable et aux parasites affectant les cultures de base ».

Source: vivafrik

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