Guillaume Soro répond favorablement à l’appel à l’union de l’opposition lancé par Laurent Gbagbo à Bonoua, le 14 juillet 2024. Le leader de Générations et peuples solidaires (GPS) a exprimé sa position, ce vendredi.
« Il ne faut jamais dire jamais ». Avérée dans la vie courante, cette célèbre maxime prend davantage tout son sens en politique où des ennemis jurés d’aujourd’hui peuvent, l’instant d’après, devenir les meilleurs alliés du monde.
Cela arrive très souvent.
D’ailleurs, c’est ce qui est sur le point de se produire actuellement en Côte d’Ivoire. En effet, Guillaume Soro, ennemi juré d’hier de Laurent Gbagbo, tombé en disgrâce auprès de Alassane Ouattara dont il a été pendant longtemps le bras armé, s’apprête à s’allier au premier, cette fois-ci contre le second.
« GPS a constamment et de façon insistante plaidé pour l’unité de l’opposition »
C’est à travers un message sur ses réseaux sociaux que le président de Générations et peuples solidaires a fait connaître sa disposition par rapport à l’appel formulé par Laurent Gbagbo depuis Bonoua. « Il est constaté que depuis sa création, GPS a constamment et de façon insistante plaidé pour l’unité de l’opposition. GPS a toujours spontanément soutenu chaque initiative visant à instaurer l’État de droit en Côte d’Ivoire », commence le communiqué.
« Aujourd’hui, alors que notre pays se trouve à un moment charnière, poursuit Guillaume Soro, il est impératif de construire une coalition forte et cohérente, capable de proposer une alternative crédible à un régime sclérosé qui plonge notre nation dans la crise, la pauvreté, la violence et la corruption ».
L’ancien Premier ministre estime qu’« il est temps de dépasser les atermoiements et les contradictions secondaires et futiles ». Au regard de ces idées émises en guise d’introduction, Guillaume Soro estime que « l’appel du Président Laurent Gbagbo ne peut qu’avoir une résonance particulière au sein de GPS ». Surtout que les deux hommes sont unis par leur statut de personnalités exclues des listes électorales, et donc inéligibles.
En conséquence, la position de Guillaume Soro est claire et sans ambiguïté : « Nous nous déclarons prêts à engager des discussions pour définir les modalités d’une collaboration sincère avec le PPA-CI ainsi qu’avec toutes les forces politiques de l’opposition qui jugent nécessaire de rétablir la pleine éligibilité de nos leaders et concourir à l’obtention d’élections transparentes et libres ».
Quelques rappels faits à Ouattara
Dans sa déclaration, Guillaume Soro n’a pas manqué de lancer quelques piques à Alassane Ouattara en guise de rappel par rapport à son passé politique récent. « Comment comprendre que Monsieur Alassane Ouattara qui, hier dans l’opposition, se plaignait de l’exclusion et appelait de tous ses vœux, toute la communauté internationale, à son secours, parce qu’estimant être lésé, soit celui-là même qui, aujourd’hui, une fois au pouvoir, refuse le droit à deux fils de la Côte d’Ivoire de jouir de leurs droits politiques ? », s’est interrogé l’ancien président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire.
Lui qui, pendant la crise, était à la tête de la rébellion qui avait pris fait et cause pour Alassane Ouattara au détriment de Laurent Gbagbo.
Par ailleurs, évoquant la violation des décisions de la Cour africaine des droits de l’Homme et des Peuples (CADHP) qui, en 2020, statuait sur l’obligation pour l’État ivoirien de le réintégrer sur les listes électorales au même titre que Laurent Gbagbo, Guillaume Soro estime que le régime Ouattara place la Côte d’Ivoire « en marge de la légalité internationale, se caractérisant de facto comme un État hors-la-loi ».
afrik