La RATP est accusée par des chauffeurs d’imposer une fraude aux contrôles techniques pour éviter l’immobilisation des bus. L’entreprise a démenti, mais Valérie Pécresse ordonne à Jean Castex de « rendre des comptes ».
La RATP est accusée de fraudes pour réussir les contrôles techniques de ses bus, soutient une enquête de nos confrères du Parisien. Les chauffeurs de bus, interrogés par le quotidien francilien, rapportent être poussés à supprimer les voyants d’alerte avant les contrôles pour éviter l’immobilisation des bus.
D’après les témoignages récoltés, les chauffeurs se voient confier une valise électronique avec laquelle ils peuvent « effacer tous les voyants signalant un souci technique sur le tableau de bord avant le passage au contrôle ».
Selon Le Parisien, « l’ordinateur de bord n’a pas le temps de rallumer les alertes » et « cette manipulation douteuse permettrait, selon les conducteurs interrogés, d’éviter une contre-visite, obligatoire si un voyant est allumé lors du contrôle technique ».
La RATP « réfute vigoureusement »
Auprès du Parisien, la RATP a déclaré qu’un « voyant orange de tableau de bord n’est pas bloquant en termes de sécurité pour la conduite du véhicule, seul le voyant rouge l’est ».
L’entreprise reconnaît que la « valise de diagnostic » permet « de remettre à zéro les valeurs de mesure ». « Mais lorsque le bus est mis sous tension lors du contrôle technique, en cas de dysfonctionnement majeur, le défaut apparaît de nouveau », s’est encore défendue la Régie.
« Il n’est pas possible de cacher un défaut sur un bus lors d’un contrôle technique », a souligné ce jeudi 22 août un porte-parole de la RATP, Jimmy Brun, lors d’une conférence de presse.
Ce sont des « allégations graves et inacceptables à l’encontre de la RATP et de ses pratiques de sécurité pour les bus », a martelé le porte-parole.
Dans un communiqué publié dans la nuit du mercredi 21 au jeudi 22 août, la RATP assure qu’elle « réfute vigoureusement toutes allégations remettant en cause la sécurité des passagers de ses bus », dont elle fait « une priorité absolue ».
« L’article se base notamment sur le témoignage de deux agents impliqués dans des accidents en 2020, pour lesquels ils ont été reconnus responsables, et qui sont actuellement en contentieux avec l’entreprise », affirme la Régie dans ce même communiqué.
Pécresse déplore des dérives « inacceptables »
« Si les ‘dérives frauduleuses’ sont avérées, elles sont totalement inacceptables. La RATP doit y mettre fin sans délai et sanctionner les auteurs », a réagi Valérie Pécresse sur son compte X, demandant que « toute la lumière soit faite » dans ce dossier.
La présidente de l’autorité organisatrice des transports, Île-de-France Mobilités, a également ciblé Jean Castex, patron de la RATP, en lui demandant de « rendre sans délai des comptes ». Ce dernier ne s’est pas exprimé publiquement depuis.
afp