Dans cette campagne présidentielle, les réseaux sociaux prennent une place toujours plus importante. La présence d’influenceurs à la convention démocrate, en soutien à Kamala Harris, permet au parti de toucher un public plus jeune, qui s’informe notamment via Instagram, Youtube ou Tiktok.
Les influenceurs vont-ils aider Kamala Harris à remporter l’élection présidentielle américaine? Pour la première fois de l’histoire, plus de 200 créateurs de contenus ont été accrédités pour les quatre jours de la convention démocrate, la grande réunion du parti qui s’est tenu du 18 au 22 août à Chicago et a investi Kamala Harris en vue de la présidentielle américaine de novembre face à Donald Trump.
L’information « d’une manière différente »
Raven Schwam-Curtis, qui compte plus de 100.000 abonnés sur TikTok et Instagram en fait partie. « Je suppose que ceux qui prennent les décisions d’inviter les créateurs de contenus ici ont vu mon travail, ont reconnu sa valeur et m’ont invitée pour que je puisse partager ma vision sur ce qu’il se passe ici sur le terrain », explique la jeune femme.
« Je parle beaucoup des relations entre les communautés noire et juive, de la communauté LGBTQ+, des droits reproductifs et la manière dont toutes ces choses sont profondément interconnectées », raconte-t-elle.
« Je pense qu’il est absolument essentiel d’avoir des créateurs de contenus ici car nous devenons une partie de plus en plus importante du paysage médiatique: il y a une reconnaissance du fait que nos audiences ont une relation différente avec nous », reconnaît l’influenceuse.
« La raison pour laquelle vous consultez le Washington Post est très différente de celle pour laquelle vous suivriez un créateur de contenus », complète Raven Schwam-Curtis.
« J’aime pouvoir offrir ce type de dialogue intime et de couverture à mon audience ce qui peut peut-être permettre à l’information d’être reçue d’une manière différente », dit-elle.
« L’objectivité est une illusion »
Les organisateurs expliquent que les créateurs de contenus ont révolutionné la manière dont s’informent les Américains. Une récente étude d’Harvard montre que 25% des 18-29 ans s’informent via Instagram, 25% via Youtube et 23% via Tiktok.
Pour autant les créateurs accrédités, qui ont généré 30 millions de vues le premier soir de la convention, sont aussi des militants démocrates et relaient donc un message orienté.
« Je ne sais pas si c’est un problème de partager des informations qui ne sont pas totalement objectives parce que je pense l’objectivité est une illusion.
Je ne suis pas certaine que cela existe vraiment. Même les sources d’informations qui prétendent être objectives ont toujours une sorte d’angle ou une position non bipartisane », déclare Raven Schwam-Curtis. « Donc je pense que les créateurs de contenus cherchent à offrir une couverture la plus complète possible tout en étant authentique à notre propre voix ».
L’importance des réseaux sociaux et des tendances
Pour se rapprocher des jeunes, Kamala Harris s’est elle-même lancée sur Tiktok. Elle utilise un maximum de memes et de références à des artistes populaires comme Charli XCX, Beyoncé ou Taylor Swift.
« Je pense que c’est vraiment intelligent.
Cela enthousiasme les jeunes, les motive à faire du bénévolat et peut-être à faire des dons, à y consacrer du temps », se réjouit Patrick Houlihan, délégué démocrate de l’Ohio.
Fin juillet, 56% des 18-29 ans affirmaient qu’ils voteraient pour Kamala Harris si l’élection avait lieu aujourd’hui contre 38% pour Donald Trump. Un écart qui s’est considérablement creusé depuis que Kamala Harris a remplacé Joe Biden comme candidate démocrate.
bmftv