Le gouvernement gabonais de transition a adopté, dimanche 1ᵉʳ septembre 2024, un projet de décret autorisant l’exploitation d’un bois précieux, le kévazingo, une des essences célèbres du Gabon et du Cameroun, suspendue depuis 2018. La junte au pouvoir au Gabon veut donc relancer son exploitation de manière durable.
Le kévazingo, de couleur rouge, noire ou marron est un bois rare et précieux d’Afrique centrale. « Traditionnellement, le kévazingo n’est pas exploité parce qu’il a des vertus médicinales et un pouvoir traditionnel pour les peuples du Gabon », a souligné Marc Ona de l’Organisation non gouvernementale (ONG) Brainforest.
Mais parce qu’il est très prisé en Asie, où il est transformé en mobilier de luxe, la demande de kévazingo explose très rapidement et donne lieu à de vastes trafics.
Suffisant pour Marc Ona d’insister sur le fait qu’« il y a eu des compatriotes qui se sont lancés dans l’exploitation illicite. Et quand nous avons, en face de nous, des exploitants véreux, il faut durcir la législation pour que l’illégalité ne s’installe pas dans le secteur ».
Rappelons que pour lutter contre ce trafic, et ne pas faire chuter le cours de ce bois précieux, le Gabon en a interdit la coupe de ce bois à partir de 2018. « Si le mètre cube du kévazingo chute, il ne sert plus à rien.
Donc la protection, la mise en place d’un cadre législatif très consistant, permettent effectivement de garder la valeur et d’assurer sa valeur marchande au niveau international », rappelle Marc Ona.
Le projet de décret de la junte au pouvoir vise à instaurer un cadre réglementaire plus strict pour une exploitation raisonnée du kévazingo au Gabon, pays où se trouvent 90% des réserves mondiales de ce bois.
VivAfrik