L’ambassadrice américaine auprès de l’Organisation des Nations unies(ONU), Linda Thomas-Greenfield, a annoncé, le 12 septembre, que les Etats-Unis soutiennent la création de deux sièges permanents pour les pays africains au Conseil de sécurité des Nations unies et d’un siège tournant pour de petits pays insulaires en développement.
Les Etats-Unis sont favorables à l’élargissement du Conseil de sécurité de l’ONU, comme l’avait déjà nnoncé leur président, Joe Biden, en 2022. C’est au nom d’un rééquilibrage au sein de l’institution des Nations unies, et particulièrement au sein du Conseil de sécurité, que Linda Thomas-Greenfield a annoncé la volonté des États-Unis de soutenir la création de deux sièges permanents pour les pays africains.
En outre, elle a déclaré qu’elle espérait que ces efforts permettraient d’avancer vers une réforme de ce Conseil, ajoutant qu’il s’agissait d’une partie de l’héritage que laisserait le président américain actuel.
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, soutient aussi une réforme de ce Conseil, qui « correspond exactement à la situation post-Deuxième Guerre mondiale ». Le Conseil « a un problème de légitimité, a un problème d’efficacité, et il doit être réformé », a-t-il précisé.
Pour l’Afrique, il s’agit surtout de réparer une injustice historique.
Car l’ONU a été créée juste après la Seconde Guerre mondiale, à une époque où l’ordre planétaire était radicalement différent, notamment pour les territoires africains encore sous colonisation.
Mais la position américaine ne répond pas non plus à l’ensemble des attentes africaines, puisque Thomas-Greenfield a également précisé que les États-Unis ne voulaient pas élargir le droit de veto au-delà des cinq membres permanents actuels.
Le Conseil de sécurité compte cinq membres permanents dont les États-Unis, le Royaume-Uni, la France, la Chine et la Russie.
Sur ce non-élargissement du droit de veto, les pays africains ne sont pas d’accord. Le droit de veto est un instrument très puissant au sein du Conseil : il suffit qu’un membre l’utilise pour empêcher l’application de toute décision. Une « forme d’hypocrisie » pour Romuald Sciora, chercheur associé à l’IRIS et directeur de l’Observatoire politique et géostratégique des États-Unis.
Ce dernier pense que « cet élargissement n’aura pas lieu dans l’immédiat » et que cette annonce réside davantage dans une tentative pour les États-Unis de « redorer leur blason » envers des pays africains, sur fond de guerre d’influence avec la Russie et la Chine sur le continent.
Dépêches de Brazzaville