L’UNESCO lance un appel à propositions pour protéger les journalistes environnementaux et lutter contre l’impunité

Jusqu’au 18 octobre 2024 (23 h 59 GMT+2), l’UNESCO invite les organisations à but non lucratif à soumettre des propositions visant à renforcer la protection juridique des journalistes qui couvrent l’environnement et à réduire l’impunité des crimes commis à leur encontre.

Une récente étude de l’UNESCO menée en coopération avec la Fédération internationale des journalistes (FIJ) a révélé des tendances alarmantes en ce qui concerne la sécurité des journalistes couvrant les questions environnementales. Cette étude, qui a porté sur 905 journalistes, met en évidence une augmentation des actes de violence et d’intimidation à l’encontre de ces professionnels.

Depuis 2009, au moins 204 journalistes et organes de presse couvrant des questions environnementales ont fait l’objet d’attaques judiciaires, notamment de poursuites stratégiques contre la participation publique (SLAPP en anglais).

Des gouvernements ont engagé des poursuites pénales contre 93 d’entre eux, dont 39 journalistes emprisonnés, principalement en Asie et dans le Pacifique, en raison de leurs reportages sur l’environnement. Les procès en diffamation, en particulier en Europe et en Amérique du Nord, sont également fréquents, avec au moins 63 cas observés.

Pour répondre à ces défis, l’UNESCO a présenté une Feuille de route mondiale pour l’information comme bien public dans le contexte de la crise environnementale lors de la Conférence de la Journée mondiale de la liberté de la presse 2024 à Santiago du Chili.

Cette initiative vise à améliorer la sécurité des journalistes qui travaillent sur les questions environnementales et à faire progresser l’intégrité de l’information en renforçant le soutien juridique et en finançant le journalisme d’investigation axé sur les crimes commis à l’encontre de ces reporters.

Grâce à la contribution de 20 donateurs, le Fonds mondial pour la défense des médias (GMDF), géré par l’UNESCO, soutient les organisations à but non lucratif qui œuvrent à renforcer la protection juridique des journalistes et à promouvoir la liberté des médias par le biais d’un journalisme d’investigation pertinent et de contentieux stratégique.

Cette année, l’UNESCO lance un appel spécifique aux partenariats axés sur la défense du journalisme environnemental en améliorant la protection juridique et en réduisant l’impunité dans les cas de crimes commis à l’encontre de journalistes couvrant l’environnement, en faisant progresser au moins l’un des résultats suivants du GMDF :

  • Résultat 2 : Renforcer l’opérationnalisation des mécanismes nationaux de protection et des réseaux de soutien par les pairs, afin de garantir un accès rapide des journalistes à une assistance juridique, renforcer leur défense et améliorer leur sécurité, en prenant en compte le caractère sexospécifique des menaces auxquelles ils sont confrontés ;
  • Résultat 3 : Soutenir le journalisme d’investigation qui contribue à réduire l’impunité pour les crimes commis contre les journalistes en tenant le système judiciaire responsable et en poursuivant un travail d’investigation qui risque d’être censuré lorsque des journalistes sont attaqués, emprisonnés ou assassinés ; et renforcer la sécurité de ceux qui travaillent dans ce domaine ;
  • Résultat 4 : Renforcer les structures servant à favoriser le contentieux stratégique afin de protéger les environnements nationaux et régionaux où les cadres juridiques sont propices à un écosystème médiatique indépendant, libre et pluraliste.

Cet appel à partenariats est ouvert aux entités à but non lucratif spécialisées (notamment aux ONG, associations de médias, syndicats de journalistes, défenseurs des droits de l’homme, associations d’avocats et organisations d’aide juridique pro bono, réseaux d’avocats et de journalisme d’investigation, fondations et institutions académiques…) actives et enregistrées en tant que telles depuis au moins deux ans et répondant aux critères établis dans les Termes de référence de l’Appel.

La date limite d’envoi des propositions est fixée au vendredi 18 octobre 2024 à 23 h 59 GMT+2.

Le montant des subventions distribuées dans le cadre de cet appel s’élèvera à un minimum de 15 000 dollars US et à un maximum de 50 000 dollars US.

Comment mon organisation peut-elle soumettre une proposition au Fonds mondial pour la défense des médias ?

Toutes les informations nécessaires à la préparation de votre proposition de partenariat dans le cadre de cet appel thématique sont disponibles ici en anglais, français et espagnol.

Les propositions de partenariat (notamment les formulaires obligatoires et les documents justificatifs) doivent être envoyées par e-mail à gmdf@unesco.org avant la date limite.

Le Fonds mondial pour la défense des médias est un fonds fiduciaire multipartenaires de l’UNESCO développé dans le cadre de la Campagne mondiale pour la liberté des médias sous l’égide du Plan d’action des Nations Unies sur la sécurité des journalistes et la question de l’impunité.

Administré par l’UNESCO, le Fonds mondial pour la défense des médias a financé au cours des trois dernières années la mise en œuvre d’environ 150 projets dans le monde entier, ce qui a permis de soutenir plus de 8 000 journalistes, 1 400 avocats et 300 organisations médiatiques.

Cet appel thématique est possible grâce aux contributions généreuses de l’Australie, de l’Autriche, du Canada, de Chypre, de la République tchèque, de l’Estonie, de la France, de l’Allemagne, de l’Irlande, de l’Italie, du Japon, de la Lettonie, de la Lituanie, du Luxembourg, de la Nouvelle-Zélande, de la Serbie, de la Slovaquie, de la Suisse et du Royaume-Uni ; ainsi que du bailleur de fonds privé Siemens AG.

vivafrik

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