Le Japon affirme que la marine chinoise a navigué entre des îles nippones près de Taïwan

Un porte-avions chinois et deux autres navires de guerre ont navigué entre des îles nippones, près de Taïwan, a affirmé le gouvernement japonais.

« Première fois »
« C’est la première fois qu’il est confirmé qu’un porte-avions appartenant à la marine chinoise a navigué dans les eaux entre (les îles) Yonaguni et Iriomote », a déclaré l’état-major du ministère japonais de la Défense dans un communiqué. Le ministère précise que « le porte-avions ’’Liaoning’’ et deux destroyers lance-missiles » ont été repérés dans le sud de la région d’Okinawa, entre les îles de Yonaguni et Iriomote, entrant ainsi dans les « eaux contiguës », un espace qui jouxte la zone maritime territoriale japonaise. Les eaux contiguës sont une bande de 22 km (douze miles nautiques) qui s’étend au-delà des eaux territoriales japonaises.

Cette intrusion intervient alors que l’archipel nippon a vivement condamné, au début du mois, l’incursion dans ses eaux territoriales d’un navire de la marine chinoise, au large d’îles méridionales. Le mois précédent, Tokyo avait également fait décoller des avions de chasse après qu’un appareil militaire chinois a « violé » son espace aérien.

« Totalement inacceptable »
Le Japon a jugé « totalement inacceptable » mercredi le passage pour la première fois d’un porte-avions chinois entre deux de ses îles, près de Taïwan. « Après la récente violation de l’espace aérien par des avions militaires chinois et des mouvements de navires de guerre chinois et d’autres navires autour du Japon, cet incident est totalement inacceptable dans une perspective sécuritaire pour le Japon », a déclaré le porte-parole du gouvernement nippon, Hiroshi Moriya.

De son côté, La Chine a jugé « conforme au droit international » l’activité de sa marine.

« Je veux souligner et pointer le fait que ces activités de la Chine sont conformes au droit chinois et au droit international », a indiqué Lin Jian, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, en réponse à une question sur la protestation du Japon.

Capacités de « contre-attaque »
L’influence économique et militaire croissante de la Chine dans la région Asie-Pacifique et ses revendications -en particulier concernant Taïwan qu’elle considère comme une de ses provinces- inquiètent les États-Unis et leurs alliés. Pékin revendique la mer de Chine méridionale -par laquelle transitent chaque année des milliards de dollars de commerce- presque dans sa totalité, malgré une décision de la Cour internationale de justice datant de 2016 selon laquelle ses revendications ne reposent sur aucune base juridique.

Le Japon, résolument pacifiste depuis des décennies, a augmenté ses dépenses de défense, en se dotant de capacités de « contre-attaque » et en assouplissant les règles sur les exportations d’armes.

Avec les États-Unis, l’Australie et l’Inde, le Japon fait partie de l’alliance Quad, un groupe considéré comme un rempart contre la Chine.

Les navires japonais et chinois ont été impliqués par le passé dans des incidents concernant des zones contestées, en particulier les îles Senkaku en mer de Chine orientale, aussi appelées Diaoyu par Pékin. Cette chaîne d’îles a aussi été le théâtre d’affrontements entre des navires de garde-côtes japonais et des bateaux de pêche chinois.

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