Dans sa plainte, une assistante dénonce plusieurs gestes inappropriés et indécents de la part du gouverneur, depuis la fin de 2019. Les avocats de ce dernier tentent de dévaloriser certains témoignages.
Après les appels à démissionner, le gouverneur de l’Etat de New York doit faire face à une fronde judiciaire. L’une des onze femmes citées dans une enquête indépendante accusant Andrew Cuomo de harcèlement sexuel a déposé plainte jeudi, rapportent vendredi 6 août plusieurs médias. Une information confirmée par une porte-parole du bureau du shérif du comté d’Albany, la capitale de l’Etat, à l’Agence France-Presse (AFP).
C’est la première plainte à être connue depuis la sortie, mardi, du rapport émanant d’une enquête menée par le bureau de la procureure générale de l’Etat de New York, Letitia James. Selon les médias américains, la plainte a été déposée par une femme, nommée « assistante de direction #1 » dans le rapport.
Cette assistante de l’équipe d’Andrew Cuomo a déploré plusieurs gestes inappropriés et indécents depuis la fin de 2019 de la part du gouverneur, comme « des accolades rapprochées et intimes ». Elle l’accuse aussi de lui avoir « attrapé les fesses » plusieurs fois, lors d’embrassades ou lors d’un selfie, et, à une reprise en novembre 2020, à la résidence officielle du gouverneur, à Albany, d’avoir passé « sa main sous [s]on chemisier et de lui avoir touché le sein ».
Sa défense cherche à contre-attaquer
Des allégations que réfute le gouverneur. « Je n’ai jamais touché quelqu’un de manière inappropriée ou fait des avances sexuelles inappropriées », avait assuré mardi Andrew Cuomo, dans une déclaration filmée depuis son bureau.
Ses avocats ont contre-attaqué et accusé de partialité les enquêteurs missionnés par Letitia James, cherchant à démontrer que certains témoignages sont faux. « Cette enquête a été conduite de manière à soutenir une histoire préconstruite », a dit l’une de ses avocates, Rita Glavin. Elle a notamment déploré que le gouverneur n’ait pas eu accès, avant sa diffusion, au rapport de 168 pages – de façon à donner sa version des faits –, ni aux verbatims intégraux des témoignages. Andrew Cuomo avait longuement été entendu par les enquêteurs en juillet.
L’avocate a aussi diffusé un déroulé de la journée du 16 novembre 2020, notamment à partir de courriels, censés montrer que la plaignante a échangé avec ses collègues sur un ton léger ce jour-là.
« C’est le gouverneur lui-même qui a demandé que la procureure générale James supervise une enquête indépendante », a rétorqué aux avocats d’Andrew Cuomo l’un des conseillers de Letitia James, Fabien Levy, dans un communiqué, en promettant les verbatims des témoignages. « Il y a onze femmes dont les récits ont été corroborés par des montagnes de preuves. »
Cette plainte ouvre la voie à de possibles poursuites judiciaires pour le gouverneur, que de nombreux alliés démocrates, jusqu’au président Joe Biden, ont appelé à démissionner, et qui fait aussi l’objet d’une procédure au Parlement de l’Etat de New York pouvant aboutir à sa destitution. En outre, plusieurs procureurs dans l’Etat de New York ont assuré, depuis mardi, qu’ils avaient diligenté des enquêtes.
Source: lemonde
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