Les ambassadeurs de l’Otan et de l’Ukraine à Bruxelles après le tir d’un missile russe expérimental

Moins d’une semaine après le tir d’un missile russe expérimental sur le sol ukrainien et les nouvelles menaces proférées par Vladimir Poutine à l’encontre des pays occidentaux, et alors qu’une attaque russe nocturne « record » avec 188 drones a frappé l’Ukraine dans la nuit de lundi à mardi, une rencontre Otan-Ukraine se tient mardi à Bruxelles. Kiev espère des décisions « concrètes » à l’encontre de la Russie, mais les diplomates de l’Otan se montrent plus sceptiques.

Les ambassadeurs de l’Otan et de l’Ukraine se retrouvent à Bruxelles, mardi 26 novembre, alors que Kiev a annoncé avoir été la cible durant la nuit d’une attaque russe avec un nombre record de 188 drones de combat et que le tir d’un missile russe expérimental sur le sol ukrainien la semaine passée a provoqué un regain de tension entre les Alliés et la Russie.

« Pendant l’attaque nocturne, l’ennemi a lancé un nombre record de drones de combat de type Shahed et non identifiés », ainsi que quatre missiles balistiques Iskander-M, a indiqué mardi matin l’armée de l’air ukrainienne. « Malheureusement, des sites d’infrastructures essentielles ont été touchés », a-t-elle ajouté.

La Russie a par ailleurs frappé jeudi l’Ukraine avec un missile balistique de portée intermédiaire de dernière génération sans charge nucléaire, et promis de multiplier ce type d’attaques si Kiev continuait d’utiliser des missiles occidentaux pour viser son territoire.

Le président russe Vladimir Poutine a également menacé de frapper les pays fournissant de telles armes aux Ukrainiens, estimant que le conflit avait pris un « caractère mondial ».

Les États-Unis ont par ailleurs indiqué ce weekend s’attendre à ce que les milliers de soldats nord-coréens stationnés en Russie combattent « bientôt » les forces ukrainiennes.

C’est dans ce contexte de fortes tensions que se réunit mardi, à la demande de Kiev, le Conseil Otan-Ukraine, instance créée en 2023 pour faciliter le dialogue entre Kiev et l’Alliance atlantique.

« Continuer à soutenir l’Ukraine »
Au lendemain du tir de cette nouvelle arme expérimentale russe, l’Ukraine a demandé à ses alliés occidentaux de lui fournir de nouveaux systèmes de défense antiaérienne de dernière génération, bien que Moscou ait assuré que ces missiles, baptisés « Orechnik » (« Noisetier » en russe), soient impossibles à intercepter.

L’Ukraine attend des décisions « concrètes » à l’encontre de la Russie, a également martelé son ministre des Affaires étrangères, Andriï Sybiga.

La réunion sera l’occasion de discuter de « la situation actuelle en Ukraine et inclura des briefings de la part de responsables ukrainiens par liaison vidéo », a indiqué un responsable de l’Otan.

Les diplomates de l’Alliance se sont toutefois montrés prudents sur les résultats à attendre de cette rencontre. Les ambassadeurs devraient réaffirmer que cette nouvelle arme russe ne les empêchera pas de « continuer à soutenir l’Ukraine », selon l’un d’entre eux.

Ce regain de tensions intervient au moment où les Européens redoutent un arrêt du soutien militaire américain à l’Ukraine avec le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, et la conclusion d’un accord de paix au détriment de l’Ukraine.

« Je ne peux pas imaginer qu’il soit dans l’intérêt des États-Unis de permettre à Poutine de sortir en vainqueur de ces négociations », a toutefois affirmé lundi sur ce point le chef du Comité militaire de l’Otan, l’amiral néerlandais Rob Bauer, lors d’une conférence à Bruxelles.

AFP

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