Après les mois de guerre entre le Hezbollah et Israël, le Liban vit depuis le 27 novembre un cessez-le-feu constamment menacé. Ce nouveau chapitre qui s’ouvre permettra-t-il de sortir du blocage politique, alors que le pays n’a plus de président depuis deux ans ? La date du 9 janvier a été fixée pour une réunion du Parlement consacrée à l’élection d’un nouveau chef de l’État, mais rien ne dit que les blocages pourront être surmontés, dans un pays profondément divisé.
Cela fait plus de 680 jours que Melhem Khalaf campe dans le Parlement libanais. Ce député indépendant a fait le serment de ne pas en bouger avant l’élection d’un président. « On ne peut plus faire face à ces malheurs avec un État sans tête, ou sans président. Le pays a besoin de retrouver son État de droit. Sinon, on est en train de perdre une démocratie dans le monde », déplore l’élu.
Dans le paysage politique libanais, certains font le pari d’un affaiblissement du Hezbollah.
C’est le cas des Forces libanaises, parti chrétien dont Pierre Bouassi est un des députés. « Tout le monde est terrifié par le Hezbollah, tout le monde, sauf nous. Nous, on se présente aux élections, si on est président, on fait notre travail de président. Ça va l’affoler, c’est leur problème, pas le nôtre. Leur situation est anormale, pas la nôtre. Avoir un président fort, capable de prendre des décisions avec une vision, ça, c’est normal, l’anormal, c’est qu’une milice risque d’attaquer le président et de paralyser ce pays », explique-t-il.
« Le faible est fort, le fort est faible »
Dans le bloc politique formé par le Hezbollah et ses alliés, on ne semble pas renoncer à la candidature avancée depuis des mois, celle de Sleiman Frangié, proche de la Syrie. « Avec ce qui s’est passé, il y a des gens qui rêvent que maintenant le rapport de force a changé.
Au Liban, il n’y aura jamais de vainqueur et de vaincu. Le faible est fort, le fort est faible dans cette situation communautaire », affirme Jamil Seyyed est l’un des députés qui soutient le Hezbollah.
Des discussions sont en cours entre partis politiques et des noms circulent, dans un Liban où le choix des dirigeants est aussi l’affaire des pays étrangers qui soutiennent les différentes formations politiques.
rfi