La grippe aviaire H5N1 circule dans le monde depuis plusieurs années et elle a finalement infecté des mammifères. Et même des humains. Le virus ne serait désormais plus qu’à une mutation de se pouvoir se transmettre d’un humain à un autre. Allons-nous vers une pandémie ?
Les oiseaux – domestiques et sauvages -, les phoques, les porcs, les vaches, les chats… et les humains ont quelque chose d’ennuyeux en commun depuis quelques mois. Ils sont infectés par un virus de la grippe aviaire, nom de code H5N1. Il a commencé à circuler tranquillement parmi les populations aviaires de Chine en 1996. Mais depuis 2020, le nombre de foyers se multiplie dans le monde.
D’oiseaux migrateurs en volailles d’élevage.
Et les mesures sanitaires qui enrayent habituellement ce type d’épidémie ne semblent pas atteindre leur but cette fois-ci. Plus de 300 millions de volailles ont été abattues. Mais l’Organisation mondiale de la santé animale rapporte que le virus s’est propagé à près de 80 pays.
Plus récemment, des mammifères en contact avec des oiseaux infectés ont été atteints.
Des mammifères qui mangent des oiseaux, d’abord. Comme les phoques. Puis aussi des vaches. Des centaines de troupeaux aux États-Unis. Et des chats. Des chats infectés après avoir bu du lait de vache. Et finalement, chez des porcs. Un signe que le virus mute rapidement. Le tout faisant grimper le niveau de vigilance du côté des autorités.
Un deuxième cas de grippe aviaire chez l’humain confirmé
D’autant que des cas ont finalement aussi été signalés chez des humains. Une soixantaine depuis le début de l’année aux États-Unis. Des cas d’abord légers. Chez des personnes en contact étroit avec des animaux malades.
A single mutation in bovine influenza H5N1 can cause the virus to switch affinity from animal-type receptors to human-type receptors, according to a new Science study.
The findings highlight the crucial need for continuous surveillance of emerging H5N1 mutations.… pic.twitter.com/7NC2tnznBp
— Science Magazine (@ScienceMagazine) December 9, 2024
Le virus de la grippe aviaire transmissible d’humain à humain ?
Mais récemment, des cas plus sévères ont été rapportés. Chez des chats. Mais aussi chez des humains. Et même, des humains qui n’avaient pas été exposés à des animaux infectés. Voilà ce qui commence à inquiéter les scientifiques : qu’une accumulation de mutations sur le virus de la grippe aviaire fasse émerger des variants plus adaptés à la transmission interhumaine ou des variants responsables de cas plus graves.
Des chercheurs du Scripps Research Institute (États-Unis) ont mené des analyses génétiques et structurelles du virus trouvé sur des vaches laitières.
Et dans la revue Science, ils expliquent qu’une seule mutation pourrait désormais suffire à rendre « le virus de la grippe H5N1 hautement pathogène de clade 2.3.4.4b » transmissible entre êtres humains. Cela ne suffirait toutefois pas nécessairement à déclencher une pandémie. Il faudrait pour cela aussi que le virus acquière des mutations qui lui permettraient de se répliquer plus facilement, par exemple. Ce qui pourrait se produire au contact du virus de la grippe humaine.
À ce jour, les experts de la question jugent toujours le risque faible.
Ils soulignent tout de même que chaque opportunité que nous donnons au virus de la grippe aviaire de muter – pour ainsi dire, chaque personne infectée – nous rapproche potentiellement d’une pandémie. Une pandémie qui pourrait avoir de graves conséquences. Pour l’heure, dans le monde, presque la moitié des cas de grippe aviaire humaine enregistrés depuis 20 ans ont été mortels !
How do you protect yourself from #AvianInfluenza?
❌Avoid contact with wild/domestic birds.
❌Don’t eat poultry that is sick or found dead.
✔Cook poultry and poultry products well.How can you help stop the spread of avian influenza?
📞Report sick or unexpectedly dead birds… pic.twitter.com/ydG6utJXxA
— World Health Organization (WHO) Western Pacific (@WHOWPRO) December 9, 2024
Pandémie de grippe aviaire : éviter le pire
Les autorités sanitaires appellent ainsi à une vigilance accrue. Des mesures sont mises en place pour limiter les risques. Des contrôles sanitaires renforcés dans les exploitations agricoles, aux États-Unis notamment. Ou encore, le port d’équipements de protection par les travailleurs pendant la traite.
Dr. Erica Pan, California State Epidemiologist and CDPH Deputy Director for the Center of Infectious Diseases, shares what people who work closely with animals need to do if they develop symptoms of bird flu.
📲 For more info, visit https://t.co/znelg7D1Gl. 1/2 pic.twitter.com/ipk2ULre74
— California Department of Public Health (@CAPublicHealth) December 11, 2024
Rappelons également que des traitements et des vaccins existent déjà. Le Royaume-Uni a d’ailleurs passé une commande 5 millions de doses en ce début de mois de décembre.
Et les chercheurs ont quelques conseils à nous donner pour nous protéger dans notre quotidien. Ne surtout pas boire de lait cru. Ne pas en donner non plus à vos animaux domestiques. Garder même nos chats à l’intérieur – pour leur éviter les contacts avec les oiseaux – si des cas de grippe aviaire sont signalés dans les environs. Enfin, ne pas, non plus, ramasser un oiseau sauvage en difficulté.
futura